Gagner les sièges sénatoriaux de la Georgie. Pour les démocrates ce serait la mainmise sur l'appareil législatif, pour les républicains cela permettrait de freiner les ambitions de Biden. Au lendemain de la confirmation de son élection à la présidence des Etats-Unis par le Collège électoral, Joe Biden se rend ce mardi en Georgie où le double scrutin sénatorial du 5 janvier prochain va décider de la couleur politique de la chambre haute du Congrès et ainsi de la marge de manœuvre législative du futur président démocrate. Deux sénateurs républicains sortants, David Perdue et Kelly Loeffler, sont en ballotage pour un second tour face à leurs adversaires démocrates respectifs, Jon Ossoff et Raphael Warnock. Avec 50 sièges contre 48 pour les démocrates et indépendants, le Parti républicain n'a besoin que d'un seul succès dans ces deux scrutins pour conserver sa majorité au Sénat. Il pourrait dès lors faire obstacle aux objectifs législatifs ambitieux du futur 46ème président des Etats-Unis en matière de lutte contre la pandémie de coronavirus, de réchauffement climatique ou d'économie. Mais si les démocrates prennent ces deux sièges, le Sénat sera à égalité parfaite et la future viceprésidente, Kamala Harris, détiendra la voix prédominante en vertu de son statut de présidente du Sénat. Joe Biden et son administration disposeraient ainsi de la majorité tant au Sénat qu'à la Chambre des représentants. Donald Trump a fait campagne auprès des deux sénateurs républicains le 6 décembre. Majorité absolue, condition sine qua non Joe Biden est arrivé en tête de justesse au scrutin présidentiel en Georgie, devenant le premier candidat démocrate à la Maison blanche à y devancer un adversaire républicain depuis Bill Clinton en 1992. Sa victoire, même sur un fil, illustre les transformations de cet Etat du Sud, longtemps bastion républicain aujourd'hui parmi les «Swing States» - ces Etats où aucun parti ne dispose d'une base électorale suffisante pour y aborder sereinement un scrutin - les plus disputés. Comme en novembre, de nombreux électeurs de Georgie ont de nouveau opté pour un vote anticipé par correspondance, ce qui annonce un long dépouillement à partir du 5 janvier Ces seconds tours sont liés à une particularité: pour être élu, il faut obtenir plus de 50% des suffrages. Le 3 novembre dernier, David Perdue a devancé Jon Ossoff; dans l'autre scrutin, le démocrate Raphael Warnock a viré en tête devant Kelly Loeffler. Mais dans les deux cas, la présence d'autres candidats les a empêchés d'atteindre la majorité absolue. Des centaines de millions de dollars ont été dépensés dans la campagne électorale.