La Mission permanente du Maroc auprès de l'Office des Nations Unies à Genève a tenu, jeudi, un panel de haut niveau sous le thème de «l'amélioration de l'accès des migrants aux soins de santé dans le contexte de la pandémie de Covid-19». Un événement qui a été marqué par la participation d'une pléiade de hauts responsables d'organisations internationales, d'experts et de diplomates. Initié sous un format virtuel dans le cadre de la commémoration de la Journée de la couverture sanitaire universelle, ce panel, co-organisé avec le Portugal, l'organisation internationale pour les migrations (OIM), la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), et l'organisation Friends of Migration, a été l'occasion d'examiner l'impact de la crise sanitaire sur les migrants et les personnes déplacées, ainsi que les moyens de promouvoir les soins et la prise en charge sanitaire de ces personnes dans le contexte particulier de la pandémie du nouveau coronavirus. Le panel qui illustre le leadership du Maroc sur la question migratoire, a été également l'opportunité d'exposer la politique volontariste initiée par le Royaume pour favoriser l'accompagnement social des migrants et garantir l'accessibilité des services de santé à ces personnes, outre les actions de solidarité entreprises par le Maroc pour soutenir les pays africains dans leurs efforts de lutte contre la pandémie. Intervenant lors de cet évènement, rehaussé par la participation du directeur général de l'OIM, Antonio Vitorino, et du président de FICR, Francesco Rocca, l'ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations Unies à Genève et des organisations internationales, Omar Zniber, a relevé que pour surmonter la crise sanitaire mondiale actuelle, les migrants et les personnes déplacées doivent être pris en compte dans la réponse globale au Covid-19, avec une attention particulière aux populations marginalisées ou en situation de vulnérabilité. Un engagement clé pour garantir une couverture sanitaire universelle Il a fait remarquer que les répercussions de la pandémie semblent être exacerbées pour les migrants, en particulier les femmes, les jeunes filles et les enfants, et encore amplifiées dans des contextes de vulnérabilité, de conflit et d'urgence. Outre les risques pour la santé, le Covid-19 a donné lieu un large éventail de défis pour les migrants, les réfugiés et la mobilité humaine, notamment en ce qui concerne la perte d'emploi et de moyens de subsistance, la réduction des envois de fonds, la discrimination, l'augmentation de la xénophobie et de la stigmatisation, a-t-il énuméré. Il a par ailleurs souligné que «garantir un accès non discriminatoire aux soins de santé est un aspect clé pour atteindre l'engagement de la couverture sanitaire universelle». Et de poursuivre : «Avec les nouvelles concernant les vaccins prometteurs, nous avons besoin d'efforts urgents et dévoués pour garantir un accès équitable à un vaccin COVID-19 pour les migrants et les personnes déplacées, en particulier les communautés aux systèmes de santé fragiles». Ces efforts devraient également viser des campagnes de sensibilisation et d'information efficaces afin de lutter contre la désinformation et la peur, en veillant à ce que les informations soient fournies dans des langues comprises par les communautés de migrants et d'une manière appropriée, a-t-il dit. Maroc : un accès gratuit des migrants aux services de santé pendant la pandémie M. Zniber a affirmé, d'autre part, que les migrants jouent également un rôle de premier plan dans les centres mondiaux de recherche et de développement dans le cadre de la lutte contre le COVID-19, citant l'exemple de trois scientifiques d'origine marocaine et turque qui sont reconnus dans le développement des vaccins les plus prometteurs, au moins aux Etats-Unis et en Allemagne. S'agissant de l'expérience du Maroc, il a fait observer que plus de 50 000 migrants réguliers vivant au Royaume bénéficient d'un accès aux soins de santé publics ainsi qu'à d'autres services publics. «En outre, environ 6757 réfugiés et 3393 demandeurs d'asile vivant au Maroc, enregistrés par le HCR, ont également accès aux services de santé publics», a-t-il dit. En mai 2020, a-t-il rappelé, le Conseil national de l'Ordre des médecins du Maroc et le HCR ont signé un accord de partenariat, qui permet aux réfugiés et aux demandeurs d'asile d'accéder à des services de santé gratuits pendant la période de la pandémie. Revenant sur la stratégie annoncée par SM le Roi Mohammed VI et visant à fournir une protection sociale à tous les Marocains, il a indiqué que ce processus décisif pour l'extension de la couverture sociale à tous les Marocains sera assuré dans les cinq prochaines années et concernera bien entendu également les migrants et les réfugiés. Il a mis en avant également l'action déployée par le Maroc depuis le déclenchement de la pandémie, en apportant un soutien substantiel à plusieurs pays africains et également à certains Etats arabes comme le Liban et la Palestine.