Sans doute en réaction au tweet du deuxième vice-président espagnol, soutenant la thèse polisarienne, la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, a affirmé que la position officielle de l'Espagne sur la question du Sahara est décidée par le ministère des Affaires étrangères, de l'UE et de la coopération et la Présidence du gouvernement, assurant que toute autre déclaration à ce sujet n'est que « l'opinion personnelle » de son auteur. La position officielle de l'Espagne sur la question du Sahara est « exprimée par le président du gouvernement et la ministre des affaires étrangères », a clarifié la ministre de la défense dans une déclaration à la presse. « Tout membre du gouvernement peut avoir ses opinions personnelles, mais le gouvernement est un organe collégial et doit être au premier plan des positions prises », a insisté la responsable espagnole. Toutefois, Margarita Robles a déclaré que «faire partie d'un gouvernement exige aussi de la responsabilité», estimant que les divergences doivent être réglées au sein de la coalition gouvernementale et qu'une fois les décisions prises, tous les membres de l'exécutif doivent être « solidaires » et se porter à leur défense. La même position a été exprimée par la ministre des Affaires étrangères, Arancha Gonzalez Laya, qui a relevé que « la position du gouvernement espagnol concernant le Sahara est très claire et n'a pas changé ces dernières heures, ces derniers jours ou ces dernières semaines ». Cette position consiste en un « soutien total » au Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, afin qu'il puisse « garantir le maintien du cessez-le-feu » au Sahara et faire avancer « une négociation politique qui permette une solution politique, négociée, juste et durable conforme aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU », a fait observer Arancha Gonzalez Laya dans des déclarations à la presse au terme du Conseil des ministres des AE de l'UE. Il s'agit d'une position « qui a été fixée bien évidemment par le ministère des affaires étrangères avec le président du gouvernement, qui sont les responsables des relations extérieures de notre pays », a-t-elle martelé. Des gifles de parts et d'autres pour Pablo Iglesias Turrion Ces déclarations de la ministre de la défense et de la ministre des affaires étrangères interviennent en réponse au tweet de Pablo Iglesias Turrion, deuxième vice-président espagnol et secrétaire général de Podemos, où il apporte son soutien aux revendications des milices séparatistes du polisario, notamment au sujet de l'organisation d'un referendum au Sahara marocain. Une thèse depuis longtemps archivée et abandonnée par le Conseil de Sécurité de l'ONU. Par ailleurs, le tweet en question a suscité une grande polémique, non seulement dans le milieu politique, mais également dans les médias espagnols. Ainsi dans l'édito du journal espagnol « La Razon », datant du 19 novembre, intitulé « L'erreur d'Iglesias avec le Sahara », Francisco Marhuenda, directeur général du quotidien, n'hésite pas à remettre le secrétaire général de Podemos à sa place en soulignant que « Ce n'est le rôle du vice-président de provoquer une crise grave dans notre politique étrangère avec un pays fondamental pour l'Espagne». «Les déclarations d'Iglesias sont une grave erreur qui peut avoir des conséquences dramatiques», ajoute l'éditorialiste du journal « La Razon », qui estime qu'il est « irresponsable » de tenir de tels propos dans le cadre du gouvernement. Pour enfoncer un peu plus le clou, Francisco Marhuenda expose l'évidence qui a dû échapper au deuxième vice-président espagnol : «c'est une énorme absurdité que d'essayer de résoudre un conflit enraciné depuis des décennies avec quatre phrases».