Fitch Ratings révise à la baisse les notations de défaut des émetteurs à long terme en devises étrangères et locales de trois banques marocaines à «BB» avec une perspective stable. Il s'agit d'Attijariwafa bank, de Bank of Africa (BOA) et de Crédit Immobilier et Hôtelier (CIH). Ces révisions font suite à la dégradation de la note souveraine du Maroc de « BBB-» à « BB + », le 23 octobre 2020, à la lumière du grave impact de la pandémie de coronavirus sur l'économie et les finances publiques et extérieures du Maroc, explique l'agence dans une note.
« Les notes des trois banques sont rétrogradés d'un cran à « BB », reflétant la plus faible capacité de l'Etat marocain à apporter un soutien aux banques en cas de besoin, en raison de l'élargissement des déficits budgétaires et l'augmentation de la dette nette du Trésor par rapport au PIB », ajoute la même source.
Quoiqu'il en soit, Fitch pense que la disposition des autorités marocaines à soutenir le secteur bancaire reste élevée. « Cela prend en compte le rôle joué par le secteur bancaire dans le financement de l'économie et la volonté des autorités de préserver la stabilité financière à mesure que le pays met en œuvre ses plans de développement économique. Le secteur bancaire est également un élément clé du plan de relance économique du pays. Le gouvernement prévoit d'injecter environ 7,5% du PIB en prêts garantis dans l'économie, ce qui n'est pas anodin », affirme la même source. « Attijariwafa Bank et Bank of Africa sont classées comme banques d'importance systémique nationale (DSIB) au Maroc, note Fitch, ajoutant que les autorités auraient une forte propension à les soutenir, si nécessaire.
Pour le Crédit Immobilier et Hôtelier, dont la part de marché est d'environ 4%, l'agence de notation indique qu'il n'est pas un DSIB.
La dette du Trésor passera à 68,5% du PIB en 2021
Dans ladite note, Fitch s'attend, en outre, à ce que l'économie marocaine se contracte de 6,5% en 2020 et que la dette nette du Trésor augmentera à 68,5% du PIB en 2021 contre 56,4% en 2019, et reste stable en 2022. Les autorités visent à limiter la détérioration des finances publiques, mais un impact persistant de la pandémie sur le budget de l'Etat et des projets d'expansion des services sociaux dans un contexte d'aggravation du chômage compliqueront les efforts de stabilisation de la dette, est-il souligné.
Compte tenu d'une situation épidémique préoccupante, Fitch estime, en outre, qu'il y a un risque à la baisse des performances au niveau macroéconomique et des finances publiques.
Faut-il rappeler qu'une belle consécration pour Attijariwafa bank a été élue, durant octobre dernier, pour la 2ème année consécutive, « Banque la plus sûre au Maroc » par le magazine américain, Global Finance. Attijariwafa bank s'est distinguée sur une base d'une évaluation des notations à long terme des devises étrangères – de Moody's, Standard & Poor's et Fitch Ratings – des 500 plus grandes banques dans le monde.