Adar Poonawalla, PDG du Groupe Serum Institute of India (SII) Le Président-directeur général du Serum Institute of India (SII) vient de jeter un grand pavé dans la mare du Covid-19. Adar Poonawalla a assuré qu'il ne faudra pas s'attendre à un miracle contre la Covid-19. Selon lui, il n'y aurait pas de vaccins contre le nouveau coronavirus, en quantité suffisante dans le monde, avant avant fin de 2024.
Adar Poonawalla figure dans la short list du magazine Fortune des «leaders émergents», de moins de 40 ans, qui sont les plus influents au monde. Cet Indien de 39 ans est le patron de Serum Institute of India (SII). C'est le plus grand fabricant de vaccins au monde en nombre de doses produites. Poonawalla est donc une personne à prendre vraiment au sérieux. Et ce qu'il vient de déclarer fait déjà l'effet d'une bombe. « Le monde aura besoin d'environ 15 milliards de doses du vaccin Covid-19 s'il s'agit d'un vaccin à deux doses. Il faudra donc quatre à cinq ans pour que tout le monde reçoive le vaccin sur notre planète », vient-il de lancer à la presse de son pays. Ce n'est pas par hasard que l'on entend, partout et même au Maroc, des responsables gouvernementaux, principalement les ministres de la Santé, exhorter l'opinion publique à « apprendre à cohabiter avec le nouveau coronavirus ». Quid du Maroc ? Intervenant il y a 5 mois sur Al Aoula, Khalid Aït Taleb avait invité à ce moment-là les Marocains à s'habituer à « vivre avec le virus ». Là où il avait prêché par un excès d'assurance, c'est quand il avait donné un faux espoir aux Marocains, à la mi-août dernier. C'était au moment où il annonçait la participation du Maroc aux « aux essais multicentriques relatifs au Covid-19″ . Le ministre avait assuré que le Maroc « dispose de l'arsenal réglementaire et juridique lui permettant de se positionner pour obtenir la quantité de vaccin suffisante pour les citoyens ». ET il a en plus ajouté : « dans les délais opportuns et garantir une autosuffisance par rapport à la production du vaccin". On verra bien, mais un tel espoir s'éloigne après les déclarations de l'Indien Adar Poonawalla. Douche froide On voit bien aujourd'hui que même pour un pays comme la France, le ton change. On reste plutôt sur l'invitation de toutes et de tous à cohabiter avec le coronavirus. Voici ce qu'a déclaré le Premier ministre français le 11 septembre 2020 :
Il faut savoir que Serum Institute of India (SII) est une véritable autorité mondiale dans le domaine de la production des vaccins. 170 pays dans le monde utilisent ses vaccins, selon son site officiel. Pour combattre la pandémie Covid-19, le groupe pharmaceutique indien, basé à Pune, à l'ouest de ce vaste pays, s'est associé à 5 sociétés pharmaceutiques internationales. Il s'était alors engagé à produire un milliard de doses, dont la moitié sera accordée à l'Inde. Quand son CEO, Adar Poonawalla déclare , en quelque sorte, qu'il ne faudrait pas s'attendre à un miracle, c'est qu'il sait bien de quoi il parle. Pourtant, les remarques du jeune patron sont intervenues un jour après que le ministre indien de la Santé. Harsh Vardhan a déclaré qu'un vaccin contre la maladie du Covid-19 serait prêt au début de l'année prochaine. « Il pourrait être prêt au premier trimestre de l'année prochaine », avait-il dit. « Nous ne devrions pas sauter aux conclusions tant que les essais ne sont pas complètement terminés », avait nuancé Poonawalla. Et le jeune patron de conclure: « Le processus des essais humains devrait être respecté jusqu'à la fin. » La messe est dite.