Vladimir Poutine est arrivé lundi 14 octobre 2019 en Arabie saoudite pour sceller l'entente sur le pétrole entre Moscou et Ryad, mais il tentera aussi d'user de son influence pour réduire les tensions dans le Golfe entre Ryad et Téhéran. Une réception solennelle sera donnée par le roi Salmane avant les entretiens des deux dirigeants, selon le Kremlin. L'Arabie saoudite, chef de file de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), et la Russie, bien que non membre du groupe, coopèrent étroitement ces dernières années pour limiter l'offre de l'or noir et tenter d'en faire remonter le prix. La dernière prolongation des réductions de la production, décidée par 24 Etats producteurs de pétrole, expire fin mars 2020. La thématique s'impose donc comme « le principal sujet de discussions » entre Poutine, le roi Salmane et le prince héritier Mohammed ben Salmane, selon l'analyste politique russe Fiodor Loukianov. D'autant que Moscou et Ryad, allié traditionnel des Etats-Unis, ont affiché ces dernières années un rapprochement spectaculaire, marqué notamment par une visite en Russie du roi Salmane en octobre 2017, la première dans l'histoire. Un an plus tard, alors que Mohammed ben Salmane était sous le feu de critiques après l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en Turquie, Vladimir Poutine a salué le prince héritier saoudien d'une poignée de main enthousiaste et très remarquée devant les dirigeants du G20. « Nous allons absolument travailler avec l'Arabie saoudite et avec nos autres partenaires et amis dans le monde arabe (…) pour réduire à zéro toute tentative de déstabiliser le marché » pétrolier, a assuré Poutine, dans un entretien à des chaînes de télévision arabophones à la veille de sa visite en faisant l'éloge de « ses très bonnes relations avec le roi, comme avec le prince héritier ».