La Conférence ministérielle africaine sur l'appui de l'Union Africaine (UA) au processus politique des Nations Unies sur le différend régional autour du Sahara marocain, tenue hier lundi 26 mars 2019 à Marrakech, a connu une participation importante aussi bien sur les plans quantitatif et qualitatif que représentatif, a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale, Nasser Bourita. Lors d'une conférence de presse à l'issue de cette réunion ministérielle, dont les travaux ont été sanctionnés par une Déclaration finale, Bourita a souligné que ce conclave a été marqué par la participation de 37 pays issus des cinq sous-régions du Continent, notamment huit Etats de la Communauté de Développement d'Afrique Australe (SADC) et des pays influents, dont les positions concernant ce différend régional ont évolué au cours des dernières années. Le ministre a indiqué que cette importante Conférence a été organisée suite à la tenue de la 2ème table ronde de Genève, et aux tentatives visant à dévier l'Afrique de ses positions claires et équilibrées au sujet de la question du Sahara marocain, ajoutant que cette réunion ministérielle est intervenue dans le sillage des défis majeurs auxquels fait face le Continent qui, a-t-il relevé, nécessitent la création d'un espace approprié pour les Etats africains en vue de coordonner leurs positions et d'exprimer leurs opinions sur une multitude de questions. Et Bourita de poursuivre que la Conférence ministérielle africaine de Marrakech a été aussi importante en termes de conclusions, en ce sens que ses travaux ont été sanctionnés par une Déclaration finale ayant souligné l'unanimité des pays participants quant à l'exclusivité des Nations Unies en tant que cadre de recherche d'une solution politique, mutuellement acceptable, réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara, en excluant tout processus parallèle. La Déclaration finale de la Conférence de Marrakech a aussi réitéré que la Décision 693 adoptée lors du 31ème Sommet de l'UA à Nouakchott stipule que le rôle de l'Union Africaine, à l'instar des autres organisations, consiste en l'accompagnement et l'appui du processus onusien et des efforts consentis par les Nations Unies et non pas en le développement d'un autre processus, a-t-il expliqué, notant que cette Conférence a mis l'accent sur le fait que l'appui de l'UA passe par la Troïka en tant que mécanisme d'accompagnement et de soutien des efforts des Nations Unies, en rejetant toute tentative ou initiative visant à contourner la Décision de Nouakchott. La Conférence de Marrakech a été aussi marquée par l'unanimité des pays participants, qui partagent l'esprit et la lettre de la Décision 693, autour du rejet de toute tentative ou approche éculée visant à compromettre la cohésion de l'UA et à cultiver la division entre ses Etats membres, a dit Bourita. Et le ministre de faire savoir qu'en accueillant cette conférence, le Maroc ne cherchait pas à créer une quelconque alliance, mais aspirait à mettre en place une plate-forme commune soutenue par les 3/4 des pays de l'UA, qui n'est autre que celle fondée sur la Décision de Nouakchott. Bourita a, d'autre part, souligné que le Maroc, conformément aux Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI, adopte une diplomatie qui repose sur une approche « proactive », ajoutant que le Royaume prône une démarche vertueuse et positive, comme en témoignent la philosophie adoptée depuis son retour au sein de sa famille institutionnelle, l'Union Africaine, son ouverture sur d'autres pays africains et son action pour la diversification de ses partenariats au niveau du Continent. Il s'agit d'une diplomatie d'initiatives et d'actions proactives, a-t-il déclaré, notant que le Royaume a, durant toute l'histoire du différend régional autour du Sahara marocain, pris plusieurs initiatives en étant convaincu qu'il est pleinement dans ses droits et que les paramètres de la solution ne peuvent dépasser les lignes rouges qu'il a tracées. Le ministre a affirmé que le Royaume est toujours convaincu que ce différend régional a un coût, d'abord, pour les populations des camps de Tindouf qui vivent dans « des conditions très difficiles » à la merci des aides humanitaires, et peuvent être attirées par les sirènes de l'extrémisme et du terrorisme. Et de noter que le Maroc est aussi conscient que ce différend empêche la normalisation des relations bilatérales entre le Maroc et l'Algérie et estime, de ce fait, que le règlement de cette question favoriserait la relance de l'intégration maghrébine. Bourita a, par ailleurs, fait remarquer que le Royaume s'est engagé dans le processus des tables rondes de Genève, tout en veillant à ce que les quatre parties concernées s'impliquent dans tous les débats et toutes les questions. Le Maroc s'est engagé dans ce processus pour « tester la volonté » des autres parties et vérifier s'il existe un véritable engagement pour aller de l'avant dans le sens voulu par la communauté internationale et le conseil de sécurité de l'ONU, a-t-il ajouté, faisant savoir que « si on revient vers la rhétorique et les discours stériles, alors à ce moment-là, une évaluation de ce processus s'impose ». La Conférence ministérielle africaine de Marrakech vient clarifier l'apport de l'UA à ce processus onusien, a-t-il relevé, soulignant que le rôle de l'organisation panafricaine est d'apporter son appui aux efforts de l'Envoyé personnel du Secrétaire Général de l'ONU et aux résolutions du conseil de sécurité des Nations Unies en vue de parvenir à une solution réaliste, pragmatique durable et basée sur le compromis à ce différend régional.