Abdelaziz Meziane Belfkih a présenté au souverain le premier rapport annuel du Conseil Supérieur de l'Enseignement (CSE), qui porte sur la situation actuelle du système national de l'éducation et de la formation et ses perspectives. Selon Meziane Belfkih, le CSE, dans toutes ses composantes représentatives et spécialisées, aspire à ce que ce document, qui constitue une contribution objective, grâce à l'apport scientifique de l'instance nationale d'évaluation auprès du Conseil, apporte un diagnostic de la réalité de l'école marocaine tout en proposant des pistes de travail à même d'assurer sa mise à niveau, à cette étape décisive de son processus de réforme. Le Conseiller du Roi a indiqué que des étapes importantes ont été franchies dans la dynamisation de la Décennie nationale de l'éducation et de la formation et que des efforts sincères et soutenus ont été déployés, de même que divers chantiers ont été lancés dans ce secteur essentiel. Il a été également procédé à la mise en place de nouvelles structures institutionnelles, pédagogiques et de gestion du système éducatif, a-t-il ajouté. Meziane Belfkih a affirmé que l'objectif de la généralisation de l'enseignement a été réalisé à hauteur de 94% au primaire avec la réduction des disparités en matière de scolarité entre les milieux rural et urbain et entre les filles et les garçons, relevant que plus de 6,5 millions d'élèves bénéficient aujourd'hui du système éducatif, soit une augmentation de 1 million par rapport à l'an 2000. L'impact qualitatif de ces réalisations, a-t-il noté, n'a pas été constaté dans les espaces d'enseignement, imputant cela à des disfonctionnements structurels dus notamment aux taux élevés de déperdition scolaire, au redoublement et à la mauvaise qualité de certains enseignements dispensés telles que la maîtrise des langues et l'acquisition des aptitudes dans les matières scientifiques. Pallier les disfonctionnements actuels du système éducatif en lui assurant sans délai un renouvellement profond constitue un choix inévitable, a souligné le Conseiller, ajoutant que cette action requiert la mise en oeuvre de mesures urgentes afin de donner un nouvel élan à la réforme. A cet égard, le rapport propose, pour un proche avenir, trois chantiers qualitatifs sur la base de nouveaux principes à même de garantir à la réforme un plus grand impact soutenu dans le temps, a souligné Meziane Belfkih. Le premier chantier consiste en une mise en oeuvre réelle de l'enseignement obligatoire étant donné que l'école est le lieu naturel et incontournable de tous les enfants marocains depuis l'âge de la scolarisation et jusqu'à ce qu'ils atteignent 15 ans et ce, sans discrimination sociale, régionale et spatiale, en concentrant les efforts, au niveau de l'enseignement primaire, sur l'assimilation des connaissances et des aptitudes essentielles et en luttant avec fermeté contre la déperdition scolaire. Ce chantier consiste également en l'élargissement de l'offre pédagogique et en la consolidation de l'encadrement pour ce qui est du cycle secondaire collégial, et en la généralisation de l'enseignement pré-scolaire en respectant les exigences de qualité sur la base de l'égalité des chances. Le deuxième chantier concerne la phase de l'après enseignement obligatoire et vise à assurer l'égalité des chances à tous les jeunes marocains afin qu'ils puissent se réaliser, exprimer leurs aptitudes et démontrer les domaines où ils se distinguent que ce soit au secondaire qualifiant, à la formation professionnelle ou encore à l'université qui demeure l'espace idéale pour la promotion de l'intelligence collective, de la créativité scientifique et culturelle, ainsi que pour le renouvellement des élites. Le troisième chantier porte sur les questions urgentes du système d'éducation qui requiert de l'audace et de la rigueur dans la recherche des solutions urgentes, a dit le Conseiller du Souverain, précisant qu'il s'agit là essentiellement de réhabiliter la profession d'enseignant, de la moderniser, d'améliorer les aptitudes de maîtrise linguistique, de consacrer la gouvernance efficiente et responsable et de réhabiliter le système d'orientation en l'adaptant aux exigences de développement du pays. Selon Meziane Belfkih, le Conseil Supérieur de l'Enseignement considère que la consolidation et l'accélération de la réforme de l'éducation nécessitent des ressources et des moyens afin d'assurer la mise en uvre de cette réforme. Il requiert aussi une mobilisation continue en faveur de l'école et l'élaboration d'un contrat de confiance et de qualité avec le corps enseignant, acteur essentiel à la modernisation de l'école. Meziane Belfkih a indiqué, en outre, que le Conseil supérieur de l'enseignement va procéder à une évaluation préliminaire de l'exécution du plan d'urgence relatif à la mise à niveau de l'école marocaine dans son deuxième rapport, qui sera présenté au Roi en 2010.