L'agence spatiale américaine (NASA) s'apprête à mettre à exécution, le lundi 26 novembre 2018 à 20:00 (GMT+1), l'atterrissage de la mission InSight sur Mars, après un long périple de six mois dans l'espace, une manœuvre périlleuse et délicate sur la planète rouge, « communément appelée le cimetière galactique des missions scientifiques, étant donné que le taux d'échec d'opérations similaires caracole à une hauteur stratosphérique de 60% », explique le marocain Kamal Oudrhiri, partie prenante de ce projet scientifique révolutionnaire, qui en est lui-même à son 4è atterrissage. "Atterrir sur Mars est l'une des prouesses scientifiques les plus improbables en termes d'exploration planétaire, étant donné que le taux de réussite n'est que de 40%", développe Oudrhiri, responsable du département des études planétaires à la NASA, en faisant observer "qu'un taux d'échec de 60% rend bien évidemment les choses compliquées, mais aussi passionnantes si elles venaient à aboutir". La sonde InSight emboite ainsi le pas à Curiosity, un autre appareil qui avait réussi son atterrissage sur Mars, en 2012. Cette dernière mission scientifique, explique Kamal Oudrhiri, consistera à analyser la composition interne de la planète rouge, ajoutant que c'est dans cette optique qu'InSight a été doté d'un sismomètre et d'un capteur de flux de chaleur. Après la collecte de ces données et une fois leurs analyses transmises aux scientifiques de l'agence spatiale US, ces derniers seraient en mesure de mieux comprendre la genèse des planètes rocheuses, comme la planète Terre. Kamal Oudrhiri, qui travaille à la NASA depuis une vingtaine d'années et dont il a joué un rôle clé dans de multiples missions, notamment celles liées aux engins d'exploration de Mars, à savoir "Curiosity", "Rovers", "Spirit" et "Opportunity", en passant par les missions internationales "Cassini" pour la planète Saturne, "Grail" pour la lune et "Juno" concernant la planète Jupiter, souligne que "rien ne sera laissé au hasard", en insistant que la NASA "va bien évidemment tabler sur et mettre à contribution les leçons cumulées lors des missions précédentes". "Nous serons assis au centre de contrôle de la mission anxieux, nerveux mais aussi plein d'espoir de voir que tous nos efforts vont payer et que tout finira par marcher comme prévu", confie-t-il, mais en veillant bien à rappeler non sans prudence qu'"il n'y a rien de routinier dans ce que nous faisons, dans la mesure où les succès concrétisés jusqu'à présent lors des trois précédentes missions ne peuvent en aucun cas être un gage de réussite". Et d'expliquer, à ce sujet, que la mission, dans sa phase ultime, se déroule à des dizaines de millions de kilomètres de distance de la planète Terre. A cela, poursuit le scientifique marocain, il faut tenir compte de la décélération d'un engin arrivant dans l'atmosphère martienne, qui constitue seulement 1% de l'atmosphère terrestre, à près de 25000 km/h à zéro en moins de 6,5 minutes. Durant ce laps de temps infiniment court étant donné les circonstances ambiantes, de nombreux événements vont survenir et doivent s'enclencher à la perfection, comme dans une partition de musique. Aujourd'hui, Kamal Oudrhiri chapeaute également la mission "Laboratoire des atomes refroidis" (Cold Atom Lab, CAL) pour le compte de l'agence spatiale américaine NASA.