Les pays de l'OTAN sont convenus, mercredi 02 avril, d'inviter l'Albanie et la Croatie à adhérer à l'Alliance atlantique, a annoncé le porte-parole de l'Otan, James Appathurai. "On peut dire sans risque de se tromper qu'il y a un consensus sur l'invitation à deux des trois pays candidats à ouvrir les négociations d'adhésion", a-t-il déclaré à l'issue d'un dîner des chefs d'Etat et de gouvernement des 26 pays de l'Otan en ouverture d'un sommet de trois jours dans la capitale roumaine. "L'unanimité s'est aussi faite au sein de l'alliance sur le fait que le troisième pays, l'Ancienne République yougoslave de Macédoine, devait dès que possible se voir offrir la possibilité de commencer les négociations d'adhésion", a précisé J. Appathurai. Le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn a estimé qu'une entrée de la Croatie, de l'Albanie et de la Macédoine à l'Otan pourrait faciliter leur future adhésion à l'Union européenne. "Il n'y a pas de lien formel entre l'UE et l'Otan concernant l'adhésion mais bien sûr beaucoup de critères pour l'adhésion à l'Otan recoupent ceux de l'adhésion à l'UE", a-t-il indiqué devant la commission des Affaires étrangères du Parlement européen. "Ainsi, je pense que l'adhésion à l'Otan par exemple de la Croatie, de l'Albanie et de l'Ancienne république yougoslave de Macédoine aidera et préparera ces pays à une adhésion à l'UE", a-t-il poursuivi. Par ailleurs, le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Jaap de Hoop Scheffer, a affirmé que l'Afghanistan reste la priorité des missions déployées par l'OTAN. "A Bucarest, nous ne devons pas seulement réaffirmer notre appui à la mission ISAF, mais aussi analyser les résultats des efforts fournis jusqu'à présent. Il faut montrer que, l'objectif étant le combat contre le terrorisme, celui-ci n'a pas été uniquement au bénéfice de la sécurité de l'Afghanistan, mais aussi de la sécurité des citoyens des pays membres de l'Alliance", a déclaré H. Sheffer dans un discours devant le Forum transatlantique, organisé par le Cercle militaire national de Bucarest. Il a souligné que la réussite en Afghanistan dépendait de la contribution de tous les Etats membres de l'Alliance. "Nous aurons au Sommet une approche vaste sur la mission en Afghanistan, mais il faudra collaborer aussi pour un nouvel engagement dans ce pays, qui ne soit pas seulement militaire, mais associé à celui d'une implication civile accrue de la communauté internationale et à une plus grande capacité de gestion des problèmes par la partie afghane", a relevé H. Scheffer. pour sa part, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos a indiqué, que les pays de l'OTAN ne se sont pas mis d'accord pour octroyer le statut de candidat officiel à l'adhésion à la Géorgie et à l'Ukraine. "Il y a des pays qui veulent accorder immédiatement à Kiev et à Tbilissi le Plan d'action en vue de l'adhésion (Membership Action Plan/MAP) et d'autres qui disent que ce n'est pas le moment", a déclaré à la presse le chef de la diplomatie espagnole à l'issue d'un dîner avec ses collègues de l'Otan en ouverture du sommet. M.A.Moratinos a souligné qu'il"y avait en revanche un consensus" entre les pays de l'Otan "sur le renforcement du principe de la porte ouverte" à de nouveaux adhérents, ajoutant qu'"il y a une perspective d'élargissement possible" à la Géorgie et l'Ukraine. "Mais le moment et la manière font l'objet d'un débat", a-t-il expliqué. Le responsable espagnol a par ailleurs fait savoir que "la Norvège, l'Espagne et d'autres pays travaillent à un consensus" sur cette base, laissant entendre que les pays de l'Otan cherchaient une solution de compromis. Le président roumain, Traian Basescu a déclaré, quant à lui que la simple intervention militaire en Afghanistan "n'était pas suffisante" et "ne mènerait pas au résultat attendu par l'OTAN". A l'issue de son entrevue avec le président afghan Hamid Karzaï, T. Basescu a affirmé que les pays de l'OTAN, les autres institutions internationales, telles la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l'Union européenne, ainsi que les autres donateurs internationaux, devaient s'impliquer en Afghanistan, pour la mise en place d'un plan de développement économique et institutionnel du pays. Le président roumain a en outre espéré que le sommet de l'OTAN serait capable d'engager fermement une vision relative à l'Afghanistan, couvrant les dimensions militaire, sociale et institutionnelle. Dans le cas contraire, a-t-il relevé, un succès de l'Alliance en Afghanistan "serait mis en doute". H. Karzaï, présent à Bucarest à l'occasion du sommet de l'OTAN, a souligné que son pays est reconnaissant pour l'aide offerte par les troupes roumaines dans une région difficile, ainsi que pour le soutien à la lutte contre le terrorisme et à la reconstruction du pays. Il veut renforcer les relations bilatérales pour "un avenir prospère pour les deux pays".