Souvent sous-estimée, la grippe peut entraîner de graves complications et peut même causer la mort. Mais, il y a moyen d'éviter ces risques. Al'occasion du lancement de la campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, une confé- rence axée sur « Le poids de la maladie et l'intérêt de la vaccination» s'est tenue à Casablanca à l'initiative de Sanofi Pasteur en collaboration avec le ministère de la Santé. Animée par Pr Abdelfettah Chakib, du service des maladies infectieuses du CHU Ibnou Rochd et Dr Jalal Nourlil, chef du laboratoire de virologie de l'Institut Pasteur, cette rencontre a été l'occasion pour ces spécialistes d'apporter des éclairages sur l'épidémie de grippe, ses symptômes, ses effets sur la santé, notamment chez les personnes les plus vulnérables. D'après Pr Nourlil, la surveillance virologique, menée auprès des centres de santé, de l'hôpital pédiatrique et auprès de quelques médecins privés sur la période 2015-2016, a démontré que 79,77% de la population est positive à la grippe A et 20,22% sont positifs à la Grippe B. Cette surveillance a pour principal objectif de mieux connaître l'épidémiologie des virus grippaux en circulation, d'identifier les souches virales et d'évaluer leur parenté avec les souches vaccinales. Chaque année, la grippe, dont l'ampleur et la gravité sont imprévisibles, touche des millions de personnes de par le monde. Selon l'OMS, le taux d'atteinte annuel estimé de la grippe dans le monde va de 5% à 10% chez l'adulte et de 20% à 30% chez l'enfant. « La maladie peut provoquer des hospitalisations et des décès principalement parmi les groupes à haut risque notamment chez les plus jeunes, les personnes âgées ou les personnes atteintes de maladies chroniques », détaille Pr Abdelfettah Chakib. Au niveau mondial, ces épidémies annuelles sont responsables d'environ trois à cinq millions de cas de maladies graves, et 250.000 à 500.000 décès. « On sous-estime souvent la gravité de la grippe alors que celle-là peut entrainer de très graves maladies et même le décès. La vaccination reste en effet le moyen le plus efficace pour prévenir la maladie et pour protéger les personnes les plus vulnérables tels les personnes âgées, certains malades chroniques et les femmes enceintes », explique Pr Chakib. Pour Pr Nourlil, le vaccin peut être administré à toute personne souhaitant limiter le risque d'infection grippale que ce soit pour des raisons personnelles ou professionnelles. Pour ceux désireux de se protéger, il est toujours temps de se vacciner vu que la grippe sévit jusqu'au mois d'avril, comme l'affirment les médecins. D'ailleurs, la campagne de vaccination se poursuit jusqu'à fin décembre 2016. La grippe est une infection virale aiguë qui se transmet facilement d'une personne à l'autre, et qui circule toute l'année partout dans le monde. Elle se manifeste par l'apparition soudaine de fièvre, de maux de gorge, de céphalées, de frissons, d'anorexie, la grippe cause une grande fatigue accompagné d'un malaise aigu, causant souvent un arrêt du travail et un absentéisme à l'école, la grippe a un lourd cout économique. D'après l'OMS, durant les épidémies de grippe, la mortalité chez les diabé- tiques augmente de 5 à 15%. Plusieurs études menées chez les diabétiques ont montré que la vaccination antigrippale était associée à une réduction de 56% des complications liées à la grippe, une réduction de 54 à 79% des hospitalisations et de 58% des décès au cours des épidémies de grippe.