Le festival du film de Marrakech a rendu un vibrant hommage à Abderrahim Tounsi, un monstre sacré de l'humour qui a marqué des générations au Maroc. Emu, le Charlie Chaplin marocain est venu présenter en hors compétition Mon oncle, le dernier film de Nassim Abassi qui raconte les dessous du métier d'actrice avec Alia Erkab. L'Observateur du Maroc et d'Afrique: Le Festival de Marrakech vous rend hommage pour l'ensemble de votre carrière. Quel est votre sentiment ? Abderraouf : C'est un grand honneur pour moi, c'est une consécration pour un artiste. Je suis très reconnaissant surtout que c'est une chose à laquelle je ne m' attendais pas du tout. Après des années d'absence, on vous retrouve dans le nouveau film de Nassim Abassi « Mon oncle », mais avec un rôle différent que celui de Abderraouf. Généralement, quand on m'appelle pour jouer le rôle de Abderraouf, je sais faire parce que c'est un rôle que je maîtrise bien avec ses gags et ses jeux de mots et que j'ai longtemps interprété, mais quand N. Abassi m'a dit qu'il voulait filmer Abderrahim Tounsi, j'ai décidé d'abord de faire un essai pour voir si on était sur la même longueur d'onde, je lui ai proposé l'idée et on s'est mis d'accord par la suite. A aucun moment, je n'ai cherché à imposer mon point de vue. Quel est la différence entre le personnage de Abderraouf sur les planches et votre rôle plus sérieux dans le cinéma ? Vous savez, Louis de Funès était un comique sur scène, mais dans la vraie vie, il ne faisait pas rire. C'est mon cas, sur scène, c'est Abderraouf mais dans la vraie vie, c'est Abderrahim. Comment avez-vous préparé votre rôle ? J'ai fait un essai pour voir si le réalisateur allait aimer l'idée proposée. C'est un travail d'équipe, avec le réalisateur, le scénariste pour atteindre l'objectif final. C'est comme si on cuisinait un plat qu'on n'a jamais essayé auparavant, on fait des tests, des essais, puis on voit si c'est bon, sinon, on laisse tomber, c'est le cas du film. Qu'est-ce qui vous a encouragé à jouer ce rôle ? Vous savez, sur le plateau de tournage, quand j'ai vu que les cameramen étaient mort de rire, je me suis dis que j'étais sur la bonne voie. Ils étaient mon premier public et ça m'a encouragé à continuer. Ce n'est pas la 1ère coopération avec N. Abassi ? Oui, mais c'est la 1ère fois que j'ai le rôle principal. En fait, j'aime bien son professionnalisme, on discute souvent des projets avant, il respecte ses engagements, ne te fait pas perdre ton temps sur le tournage et respecte le planning à la lettre. Cela fait des années qu'on ne vous a plus vu à la télé. Pour quelle raison ? D'abord j'étais malade, mais il faut dire aussi que lorsqu'on se présente avec un projet à la télé, on nous demande de soumettre un pilote qui coûte environ 15 000 dh, or, je n'ai pas les moyens de le réaliser. J'ai une pièce qui s'appelle « Solh Khir », malheureusement, je n'ai pas trouvé de quoi financer le pilote ! Que représente l'humour pour vous ? Vous savez, « le rire est roi », il a des effets thérapeutiques incroyables, il vous guérit de tous les maux et vous fait oublier vos soucis et problèmes. J'essaie de faire rire les gens pour leur procurer un peu de bonheur et ça me réjouit quand je vois que mes sketchs les amusent et les rendent heureux. Qui fait rire Abderraouf ? Abderrahim (rire), Louis de Funès, Feu Laalaj et Afifi ✱