Le message que Sa Majesté le Roi Mohammed VI a adressé au 27è sommet de l'Union africaine (UA), qui se tient dans la capitale rwandaise Kigali, est historique à plus d'un titre, dans la mesure où, à travers sa haute teneur, le Souverain met l'UA face à ses responsabilités juridiques, éthiques et morales et l'invite à corriger une erreur historique, et à s'affranchir du diktat d'une minorité en perte de vitesse, qui tient tout le continent en otage. L'Union africaine se doit de tirer les conséquences judicieuses de l'adhésion sans équivoque dont fait l'objet le plan d'autonomie au Sahara, sous souveraineté marocaine, au sein de la communauté internationale. L'UA ne peut plus prétendre ignorer la prééminence de l'initiative marocaine, comme en attestent notamment les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. L'organisation panafricaine doit se rendre à l'évidence et faire le constat que toutes les velléités qui entretenaient le rêve impossible et irréaliste de faire dérailler le processus onusien de ses paramètres fondamentaux ont lamentablement échoué. Il n'y aura d'autre issue qu'une solution définitive qui ne peut être que politique, consensuelle, et basée sur l'esprit de compromis et de réalisme, ainsi que sur la prééminence de l'initiative marocaine et les efforts du Maroc, reconnus au demeurant par la communauté internationale et le Conseil de sécurité comme étant « sérieux et crédibles ». « C'est pourquoi, sur la question du Sahara, l'Afrique institutionnelle ne peut supporter plus longtemps les fardeaux d'une erreur historique et d'un legs encombrant », a souligné Sa Majesté le Roi dans Son message, en s'interrogeant : « L'Union africaine, n'est-elle pas en contradiction évidente avec la légalité internationale? puisque ce prétendu Etat n'est membre ni de l'Organisation des Nations Unies, ni de l'Organisation de la Coopération Islamique, ni de la Ligue des Etats arabes, ni d'aucune autre institution sous régionale, régionale ou internationale ? ». « Mais ce qui M'intéresse plus particulièrement, c'est la position de notre Continent. L'UA, resterait-elle en déphasage avec la position nationale de ses propres Etats membres, puisqu'au moins 34 pays ne reconnaissent pas ou plus cette entité ? », a ajouté le Souverain. Réagissant au Message de Sa Majesté le Roi, Peter Pham, Directeur de l'Africa Center relevant de l'influent think tank Atlantic Council, a regretté que pour ce qui est de la question du Sahara au sein de l'Union africaine, « une petite minorité tient en otage une grande majorité », en dénonçant par la même occasion « une situation de non droit en contradiction flagrante avec la légalité internationale ». Peter Pham a ajouté qu'avec le retour du Maroc au sein de cette organisation panafricaine, cette erreur historique sera corrigée car « la situation actuelle n'est en aucun cas dans le meilleur intérêt du continent africain dans son ensemble ». L'expert US a souligné, d'autre part, que le Maroc avait quitté l'Organisation de l'Unité africaine « dans des circonstances extraordinaires, mais que le Royaume n'a jamais tourné le dos à l'Afrique, comme en atteste la stratégie Royale de mise en oeuvre de partenariats gagnant-gagnant avec les pays africains ». « Grâce au leadership du Souverain, le Maroc est devenu une force de projection agissante dans le continent pour asseoir un développement solidaire, soucieux du bien-être des populations et de leur épanouissement », a affirmé M. Pham, en estimant que « le retour du Maroc à la place qui lui est due au sein de cette organisation permettra de corriger une erreur historique et de rétablir le Maroc dans son plein droit ». MAP Fouad ARIF