Les travaux du Congrès International des Semences se sont ouverts mercredi à Casablanca avec 300 participants représentant une cinquantaine de pays. Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et de la Pêche Maritime, a souligné la pertinence des thèmes qui y seront débattus, à savoir l'harmonisation des réglementations, la protection des obtentions végétales, les OGM ainsi que les innovations biotechnologiques. Dans la lettre qu'il a adressée aux congressistes, le ministre a mis en avant l'importance de l'accord conclu dernièrement entre son ministère et les opérateurs de la filière semencière et céréalière en vue de booster ce secteur qui joue un rôle important sur le plan socio-économique en contribuant à hauteur de 15 à 20 % au PIB national et qui constitue la source principale de revenu pour la population rurale. Sur le registre des réglementations, le ministre a rappelé que dès les années 1960, les pouvoirs publics ont mis en place les mesures législatives et réglementaires nécessaires pour assurer au secteur des semences les conditions idéales pour son développement, citant à ce titre le Dahir du 25 juillet 1969 réglementant la production et la commercialisation des semences et des plants et ses textes d'application portant notamment sur le catalogue officiel ainsi que son règlement technique de production et de certification des différentes espèces végétales cultivées au Maroc. Un arsenal juridique qui a été renforcé en 2002 par la mise en application de la loi 09-94 sur la protection des obtentions végétales et l'adhésion en 2006 du Maroc à l'Union Internationale pour la protection des obtentions végétales (UPOV), a-t-il indiqué, ajoutant que sur le plan institutionnel le Royaume dispose aujourd'hui d'une importante structure nationale de recherche, en l'occurrence, l'Institut national de recherche agronomique (INRA) et de plus de 150 établissements privés agréés pour importer et commercialiser des semences et plants au Maroc aux côtés de la société nationale de la commercialisation des semences (SONACOS), laquelle société publique est plutôt orientée vers la commercialisation des semences des grandes cultures notamment les céréales, la pomme de terre et la betterave à sucre. Tout en se félicitant du dynamisme de ce secteur, le ministre a fait remarquer qu'il n'en demeure pas moins que les opérateurs de la filière restent confrontés aujourd'hui à des défis majeurs provoqués par la mondialisation des échanges et ses conséquences sur la compétitivité et les exigences qu'elle impose au niveau de l'amélioration de la qualité et de la protection de l'environnement et des ressources naturelles. D'où, pour lui, la nécessité de consolider les acquis en matière d'expérience et de renforcer les performances quantitatives et qualitatives que recèle le secteur semencier, appelant les opérateurs et les organisations professionnelles à participer massivement dans le prochain Salon International de l'agriculture prévu du 23 au 28 avril à Meknès. Pour sa part, Ahmed Ouayach, Président de la Confédération Marocaine de l'Agriculture et du Développement rural (COMADER), initiatrice de l'événement, a mis en avant l'importance de ce congrès qui ne manquera pas d'accélérer les échanges scientifiques et commerciaux Nord-Sud et Sud-Sud. D'autant que la participation massive à ce congrès de pays avancés dans ce domaine scientifique profitera grandement aux participants africains pour les aider à moderniser leur agriculture, principale composante socio-économique du continent. Et de rappeler que le Maroc, qui s'est engagé dans de grands chantiers de modernisation de son agriculture, compte beaucoup sur la filière Recherche & Développement pour réussir ses plans sectoriels. Cette première séance a été marquée par la désignation de l'Afrique du Sud pour abriter la prochaine édition de ce congrès (2-6 mars 2009) et la remise de certificats de mérite à quatre personnalités pour leur rôle dans la création de l'Association Africaine de Commercialisation des Semences en 2000. La COMADER qui fédère l'ensemble des filières agricoles compte parmi ses membres l'Association Marocaine des Multiplicateurs de Semences (AMMS) représentant 700 multiplicateur essentiellement des producteurs des semences de céréales, et l'Association Marocaine des Semences et Plants (AMSP) avec ses 70 entreprises agréées.