Même si la filière se heurte à de nombreux obstacles d'ordre structurel, technique, organisationnel, économique et législatif, la production d'œufs est en plein essor. Appelé produit de basse-cours, l'œuf est d'une grande importance. Il demeure une source essentielle de protéines animales. Au Maroc, le secteur avicole a connu ces dernières années un développement soutenu. Il génère environ 97.000 emplois directs et 223.000 emplois indirects et les investissements sont évalués à 8.3 milliards de dirhams. Le chiffre d´affaires réalisé avoisine 20.6 milliards de dirhams. D'après Khair Eddine Soussi, le président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole, le secteur de l'œuf a connu ces six dernières années une évolution considérable. Le Maroc réalise aujourd'hui une production industrielle estimée à 3,1 milliards d'œufs, ce qui équivaut à 121 œufs par habitant et par an. Cependant, la production de l'œuf «beldi» reste limitée à 800 millions d'unités par an. Le secteur a connu une croissance de l'ordre de 6 à 7 % par an sur les 5 dernières années. Pour l'avenir, les professionnels sont plutôt sobres puisque la moyenne de la consommation est très éloignée des standards internationaux qui tournent plutôt aux alentours de 150 à 170 œufs par personne et par an. Comme pour la production de volaille, la production d'œufs est plutôt le fait de pays développés ou de pays émergents. Les premiers pays producteurs d'œufs sont la Chine, les Etats Unis, le Japon, la Russie, l'Inde, le Brésil et le Mexique. Puisque la tendance en matière de consommation est à la hausse, il reste à savoir qui consomme le plus l'œuf : les industriels ou le consommateur. Pour K. Soussi, il s'agit d'une question à laquelle on aura du mal à répondre, parce qu'il n'existe pas de différenciations par destination sur les unités de production. On ne peut pas savoir si tel ou tel lot est destiné à la fabrication de biscuits, de gâteaux ou au consommateur final. La moyenne marocaine de consommation est-elle conforme aux critères fixés par l'Organisation mondiale de la santé (OMC) ? Pour le président de la FISA la répons est délicate. «Si on raisonne en termes de normes internationales surtout en matière de consommation de protéines par jour, aujourd'hui au Maroc nous avons un déficit de 6 à 7 grammes. Donc on n'est pas encore arrivé à la norme standard.». 7 grammes c'est déjà beaucoup. Néanmoins, quand on parle de consommation de protéines, on associe la protéine de la viande blanche et des œufs. C'est à dire que la norme n'est pas spécifique aux œufs». Le secteur de la production de l'œuf en particulier, est l'un des secteurs les plus avancés en termes d'industrialisation. Le secteur compte 250 producteurs qui sont agréés par le ministère de l'Agriculture. Ces producteurs sont équipés en bâtiment pour pondeuses. Par ailleurs, des investissements se poursuivent avec des bâtiments dernier cri, allant jusqu'à 10 étages.