Symbole de fertilité et de prospérité des zones sahariennes et présahariennes, le palmier dattier, implanté principalement le long des vallées du Ziz et du Drâa, est considéré comme l'une des plus vieilles espèces fruitières du pays. Les dattes, considérées comme un fruit-dessert, sont l'aliment de base pour plus d'un million d'habitants et peuvent servir à l'élaboration de produits alimentaires de grande valeur énergétique et diététique. Le palmier dattier constitue également la structure de base de l'agronomie des oasis marocaines, notamment par la création d'un micro-climat indispensable au bon développement des cultures sous-jacentes, allant jusqu'à trois étages de végétation (les cultures saisonnières annuelles ou pluriannuelles, les arbres fruitiers et le palmier dattier). Un autre intérêt non moins important, d'ordre agro-touristique, mérite d'être signalé eu égard au rôle primordial du palmier dattier dans le maintien de l'identité écologique de son environnement (cas de la palmeraie de Marrakech et du tourisme oasien). Cependant la superficie phœnicicole est passée de 85.000 ha en 1947/48 à environ 44.000 ha actuellement. Cette régression est due à plusieurs facteurs, dont la maladie du Bayoud qui est à l'origine de la destruction de plus des deux-tiers du patrimoine phœnicicole, et les sécheresses prolongées qui ont entraîné le dessèchement partiel ou total de plus de 500.000 palmiers. Durant les années 80, près de 350.000 palmiers ont été desséchés dans les seules palmeraies d'Ouarzazate et d'Errachidia. Outre le phénomène de l'ensablement des palmeraies, l'intérêt des populations pour d'autres activités plus rémunératrices a privé l'activité phœnicicole de la main d'œuvre nécessaire à l'exécution des travaux requis pour l'entretien de la culture de cet arbre providence. De ce fait, ce secteur correspondant actuellement à environ 4.430.000 palmiers, soit une densité moyenne de 100 pieds à l'hectare, ce qui place le Maroc au 8e rang mondial, loin derrière l'Iraq (21,5 millions de palmiers), l'Arabie Saoudite (12 millions), l'Egypte (11 millions), le Sultanat d'Oman (8 millions), l'Algérie (7,5 millions), la Libye (7 millions) et le Soudan (4,7 millions). Conséquence : le marché n'est pas suffisamment approvisionné en production locale. Aussi, le recours à l'importation est de plus en plus fréquent. Ainsi au titre de l'année 2004, les tonnages importés avaient atteint près de 30.400 tonnes et ce, à cause de la faiblesse des récoltes mais aussi et surtout des prix bas déclarés à l'importation (1,5 à 5dh/kg). Il est clair que la réhabilitation, la revalorisation et le développement du secteur ph?nicicole au Maroc nécessitent l'adoption d'un plan d'action urgent, dont les principales composantes s'articuleraient autour de plusieurs actions: poursuite et renforcement des travaux de recherche, transfert de technologies, mobilisation des potentialités et amélioration du contexte de production des conditions de commercialisation.