Ahidous est orphelin. Une triste nouvelle pour cette froide matinée du vendredi 19 février. Des générations vont regretter la disparition d'un Maestro d'un genre à part dans l'art amazigh. Moha Oulhouceine Achiban range, définitivement, son « bendir » et son burnous. Chanteur, danseur et chef d'orchestre, le Maestro a ravi tous les publics d'ici et sous d'autres cieux avec cette gestuelle, ce sens du rythme dont il était seul à avoir le secret. Plus d'un demi-siècle de carrière, où il a su enchanter les foules et leur a appris ce que l'art peut apporter, même quand ne comprend pas les mots. Avec lui, c'était l'enchantement dans son état pur. A l'âge de 113, et après une longue maladie, le Maestro jette l'éponge dans son village d'Azrou Aït Lahcen, cercle Lakbab dans la province de Khenifra. Le Maestro est parti sur les pointes des pieds. En silence.