Les forces armées iraniennes ont lancé dimanche 22 novembre, de grandes manuvres de défense aérienne afin de démontrer leurs capacités de protection des installations nucléaires du pays en cas d'intervention occidentale. Cette démonstration de force intervient sur fond de tensions croissantes entre Téhéran et les Six (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité plus l'Allemagne) qui redoutent que le programme nucléaire iranien ait pour but de fabriquer une bombe atomique, ce dont l'Iran se défend. Les Gardiens de la révolution et les forces armées régulières ont entamé cinq jours de manuvres conjointes en différents endroits du pays, a annoncé le général Ahmad Mighani, chef du QG de la défense aérienne des forces armées, cité par la télévision publique. "Il s'agit de manuvres d'une ampleur sans précédent, qui se déroulent sur une superficie de 600.000 km2. Leur objectif est de promouvoir la puissance militaire des forces armées contre toute attaque", a dit le général. Une riposte "cinglante" Les Etats-Unis et Israël disent vouloir une solution diplomatique à la crise nucléaire, mais n'excluent pas une opération militaire en cas d'échec de la diplomatie. L'Iran a prévenu que toute intervention militaire contre ses installations nucléaires entraînerait une riposte "cinglante". "L'objectif des manuvres est de montrer la préparation au combat et le potentiel militaire de l'Iran", a déclaré le général Mighani. L'Iran a déjà organisé par le passé plusieurs manuvres militaires, notamment en tirant des missiles Shabab-3 d'une portée annoncée de 2.000 km, assez pour atteindre Israël et les bases américaines dans le Golfe. "Une approche stratégique" ? Dans le même temps, l'Iran a demandé des "garanties" pour la livraison de combustible par les grandes puissances pour son réacteur de recherche de Téhéran. "Nous sommes prêts à des négociations avec une approche positive, mais la question principale est celle des garanties pour livrer à temps le combustible dont nous avons besoin", a déclaré Ali Asghar Soltanieh, représentant iranien au sein de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), cité par Isna. "Compte tenu du manque de confiance de l'Iran vis-à-vis de l'Occident (...) nous avons besoin d'avoir ces garanties", a-t-il insisté. "L'approche de l'Iran dans les négociations avec le groupe des six est une approche stratégique et l'avancée de ces négociations sert les intérets de toutes les parties", a pour sa part souligné Ali Bagheri, l'adjoint du secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale Said Jalili, responsable iranien du dossier nucléaire. Des discussions accueillies "favorablement" "La République islamique d'Iran, sur la base d'une approche constructive, accueille favorablement la poursuite des discussions" avec les Six, a ajouté Ali Baghéri, membre de l'équipe des négociateurs iraniens, cité par l'agence Isna. Les Six ont invité l'Iran à revenir sur son rejet d'une proposition de l'Agence internationale de l'énergie atomique consistant à transférer en Russie puis en France 75% de l'uranium iranien faiblement enrichi pour qu'il y soit converti en combustible pour un réacteur nucléaire destiné à la recherche médicale. L'Iran avait exclu mercredi d'expédier de l'uranium à l'étranger pour qu'il y soit enrichi, disant qu'il envisagerait de l'échanger contre du combustible nucléaire à condition qu'il reste dans le pays.