Selon un communiqué du pôle DGSN-DGST, une opération sécuritaire simultanée s'est déroulée ce mercredi matin (19 février 2025) à Laâyoune, Casablanca, Fès, Taounate, Tanger, Azemmour, Guercif, Oulad Teïma et Tamesna (périphérie de Rabat) et a conduit à l'arrestation de 12 terroriste présumés. Âgés de 18 à 40 ans, tous auraient prêté allégeance à Daech et se seraient engagés dans la préparation et la coordination de projets terroristes d'envergure, selon les premiers éléments d'information communiqués. Au vu du danger extrême qu'elle représentait, cette opération a mobilisé des équipes de tireurs d'élite en prévision de toute résistance potentielle, des unités d'assaut spécialisées en escalade, ainsi que des experts en détection d'explosifs et des unités cynophiles de la police chargées de fouiller les lieux suspectés de contenir des matériaux explosifs. En parallèle, des policiers du BCIJ ont procédé à l'évacuation des habitants des appartements avoisinants afin d'assurer leur sécurité et de limiter les risques liés aux interventions en milieu urbain. Pour empêcher toute résistance violente de la part des membres de cette cellule terroriste, des grenades assourdissantes ont été même utilisées de manière préventive par les forces spéciales. Explosifs... À l'issue des interventions réussies des forces spéciales de la DGST, qui ont appliqué rigoureusement un protocole de sécurité spécifique aux menaces terroristes majeures, comme le souligne le pôle DGSN-DGST dans son communiqué, les équipes du BCIJ ont mené des perquisitions dans les domiciles des membres de la cellule terroriste. Ce qu'elles ont découvert donne des sueurs froides. À Tamesna, des engins explosifs en cours de fabrication ont été saisis, dont quatre bonbonnes de gaz modifiées, remplies de clous et de produits chimiques, reliées à des téléphones portables servant de dispositifs de détonation à distance. Une cocotte-minute piégée, contenant également des clous et des produits chimiques explosifs, a été trouvée sur place, en plus d'un arsenal d'armes blanches de différentes tailles, d'une somme d'argent en dollars américains, et de sacs contenant divers produits chimiques suspects. Les perquisitions ont aussi permis la saisie de jumelles à vision longue portée, de répliques d'armes à feu, de supports numériques, de masques occultant l'identité, ainsi qu'un drapeau de Daech et des documents contenant des repérages détaillés de sites et infrastructures ciblés. Commanditaire Le pôle DGSN-DGST révèle que sur la base des renseignements recueillis, appuyés par les enquêtes de terrain, cette cellule était en contact direct avec un haut dirigeant de Daech opérant dans le Sahel, membre de la soi-disant «Commission des Opérations Extérieures», chargée d'exporter les actions terroristes hors du Sahel et du Sahara. Ce terroriste en chef de Daech a non seulement assuré le financement et l'appui logistique de la cellule, mais a également fourni des contenus numériques détaillant les techniques d'exécution d'attentats terroristes, indique la même source. Autre révélation : les investigations ont révélé une organisation rigoureuse au sein de la cellule, avec une hiérarchie précise dictée par le même commanditaire de Daech à un groupe de «coordinateurs» qui se chargeait de transmettre les plans d'attentats aux autres membres. La cellule interpellée est constituée d'«exécutants» qui était en charge de la mise en œuvre des attaques terroristes. Ce groupe bénéficiait de l'appui d'une branche dédiée au soutien et au financement, recevant directement des fonds de Daech sans passer par le système bancaire traditionnel. Cibles et mode opératoire Les attentats que projetait la cellule démantelée, sur ordre de Daech, incluaient ces diverses attaques. L'une devait être dirigée contre les forces de l'ordre, avec des guet-apens, des enlèvements et des exécutions macabres. Des sites économiques et sécuritaires sensibles, ainsi que d'intérêts étrangers au Maroc, étaient également vidés. Des incendies volontaires de grande ampleur étaient également prémédités. Le pôle DGSN-DGST indique aussi que des reconnaissances de terrain avaient déjà été effectuées dans plusieurs villes marocaines par les membres de la cellule. Ces derniers avaient reçu l'approbation formelle de Daech au Sahel, via une vidéo incitant au passage à l'action. Tous les suspects ont été placés en garde à vue, dans le cadre de l'enquête judiciaire menée sous la supervision du parquet antiterroriste, afin de déterminer l'étendue de leurs connexions avec la branche africaine de Daech et d'identifier d'éventuelles ramifications nationales et internationales, indique la même source. Cette opération majeure souligne une nouvelle menace terroriste croissante provenant des branches régionales de Daech en Afrique, en particulier dans le Sahel. Les services de renseignement marocains ont, à plusieurs reprises, alerté leurs partenaires internationaux et régionaux sur l'intensification des risques terroristes liés à cette région, notamment après le démantèlement de nombreuses cellules extrémistes ayant prêté allégeance à Al-Qaïda et à Daech dans le Sahel et le Sahara. Ces groupes avaient non seulement reçu un aval officiel pour leurs plans terroristes, mais aussi un soutien financier et logistique, ainsi que des promesses de refuges sécurisés en cas d'attentats réussis. La vigilance de tous devra rester de mise.