« Nous considérons la CGEM comme un acteur central, non seulement dans la politique économique et financière de notre pays, mais aussi en tant que partenaire essentiel pour garantir les meilleures conditions d'organisation d'une Coupe du Monde exemplaire », a déclaré le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa à l'occasion d'une rencontre organisée par la CGEM, consacrée aux dispositions de la Loi de Finances 2025. De son côté le patron des patrons, Chakib Alj a noté que « le secteur privé a bien conscience de l'opportunité que l'organisation de la coupe du monde représente mais aussi des défis à relever ». Il met l'accent ainsi sur la gestion des flux ponctuels au niveau des stades, transports et infrastructures touristiques, puis sur la capacité à investir pour maximiser le retour sur investissement de cet évènement. Un refonte de la formation professionnelle Dans son discours d'ouverture, Chakib Alj a insisté sur le volet de la formation. « Nous parlons de près de 100.000 emplois temporaires, ce qui représente un effort massif de formation qu'il nous faudra absorber, en plus de la mise à niveau des employés actuels. Il va sans dire que le levier pour adresser ce chantier est la refonte de la formation professionnelle continue, que les entreprises espèrent pour cette année 2025 », a-t-il précisé. Fouzi Lekjaa est convaincu de l'enjeu et a souligné la nécessité de former environ 40 000 volontaires pour assurer le bon déroulement de la Coupe du Monde. Ces volontaires seront essentiels pour diverses tâches, allant de l'accueil des visiteurs à la gestion des événements médiatiques. Le ministre a annoncé un partenariat avec l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P) pour développer un programme de formation spécifique, visant à doter ces volontaires des compétences nécessaires. « Ces métiers couvrent tout, depuis l'accueil des invités aux aéroports jusqu'à leur retour, en passant par toutes les étapes d'accompagnement, d'orientation et d'organisation », a-t-il précisé. Cette initiative s'inscrit dans une volonté plus large de renforcer le secteur de l'organisation d'événements au Maroc. Lekjaa a insisté sur la nécessité d'une refonte de la formation professionnelle. Selon lui, « nous ne pouvons pas développer nos secteurs clés sans une formation de qualité ». Des investissements stratégiques pour l'avenir Lekjaa a également abordé l'impact économique potentiel de la Coupe du Monde sur le Maroc. Il a estimé que cet événement pourrait stimuler des investissements massifs dans les infrastructures. Le budget alloué pour 2025, qui s'élève à 130 milliards de dirhams, sera principalement dirigé vers des projets stratégiques, notamment dans les domaines des énergies renouvelables et de la gestion de l'eau. Alj a également insisté sur l'importance d'une meilleure protection de la production locale et d'une simplification des démarches entrepreneuriales pour renforcer la compétitivité des entreprises marocaines. Une amnistie fiscale pour stimuler l'économie Parallèlement aux préparatifs pour la Coupe du Monde, Lekjaa a évoqué l'amnistie fiscale de 2024, qui a pris fin récemment. Cette mesure visait à réintégrer les contribuables dans l'économie formelle et à relancer les investissements. Le ministre a noté un enthousiasme croissant parmi les contribuables, témoignant d'un potentiel de régularisation encore plus vaste. « Les dépôts déclarés resteront anonymes, excluant tout contrôle fiscal en 2025 pour les personnes ayant participé à cette démarche », a-t-il rassuré. Cette amnistie s'inscrit dans un cadre plus large de réforme fiscale, visant à améliorer la transparence et à élargir l'assiette fiscale. Lekjaa a également évoqué les ajustements futurs concernant la TVA et l'impôt sur les sociétés, en mettant l'accent sur la nécessité de stabilité législative pour renforcer la confiance des entreprises.