« Le sous-investissement constaté dans la recherche agricole africaine est un défi pressant, mais notre collaboration stratégique avec CGIAR vise à le relever », a expliqué Hicham El Habti, président de l'Université Mohammed VI Polytechnique, lors de la cérémonie de signature de deux conventions visant le développement durable de l'agriculture et de l'environnement en Afrique. Concrètement, il s'agira de mettre en place deux initiatives majeures, l'African Scholarship Program et le One-CGIAR Capacity Development Hub à l'UM6P. La première initiative vise à offrir des bourses de doctorat et de post-doctorat pour permettre aux jeunes africains de mener des recherches approfondies sur la sécurité alimentaire, l'adaptation au changement climatique, l'amélioration de la gestion des ressources naturelles et l'intensification de l'agriculture durable. Le programme s'appuiera sur les avantages comparatifs et les réseaux de recherche de l'UM6P et des centres de recherche du CGIAR pour assurer la recherche doctorale et postdoctorale dans divers pays africains. Il mettra également l'accent sur l'employabilité des jeunes chercheurs dans les secteurs public et privé et leur apportera un soutien au début de leur carrière. La deuxième initiative vise de son côté à établir un cadre pour la recherche et le développement agricoles en Afrique. Sa mission est de renforcer la recherche, de faciliter l'éducation, d'encourager les projets de recherche collaborative et les financements conjoints, de promouvoir l'engagement de l'industrie et d'aborder les sujets critiques liés à la sécurité alimentaire, à l'agriculture durable et au développement socio-économique en Afrique. « Notre objectif est d'étendre ce modèle à d'autres universités, en exploitant le pôle One-CGIAR de l'UM6P pour obtenir un impact significatif et stratégique", a déclaré El Habti. De son côté, Bruno Gerard, doyen du collège d'agriculture et des sciences de l'environnement de l'UM6P, a précisé que l'un des objectifs fixés est d'augmenter le nombre de doctorants et de chercheurs dans le domaine de l'agriculture, qui est essentiel pour l'Afrique. « Le programme doctoral vise à ajouter 100 doctorants supplémentaires au collège. Nous recruterons 25 doctorants par an au cours des quatre prochaines années. De plus, nous chercherons à créer des bourses post-doctorales pour aider les jeunes diplômés à trouver des emplois correspondant à leurs compétences », ajoute-t-il. Pour sa part, Simeon Ehui, directeur régional du CGIAR pour l'Afrique continentale et directeur général de l'Institut international d'agriculture tropicale (IITA) a noté que « la convention signée avec l'UM6P favorisera les échanges, la recherche, l'innovation et renforcera les capacités des jeunes chercheurs. Elle permettra également d'identifier les technologies nécessaires pour améliorer la productivité agricole ». Le spécialiste estime que, le continent ne produit que 10 % de l'agriculture mondiale. Le changement climatique et les risques qui en découlent mettent en péril la sécurité alimentaire de l'Afrique. Il affirme ainsi que « la recherche, la science et l'innovation jouent un rôle clé dans la résolution de ces défis ».