Les primes totales au niveau international relatives à l'assurance agricole ont triplé en 6 ans. Entre 2005 et 2011, elles sont passées d'environ 8 milliards de dollars américains à près de 24, selon les statistiques de la Banque mondiale. Conscient de l'importance de ce volet, le Maroc a réalisé, dans le cadre de la stratégie agricole nationale, des progressions importantes en la matière depuis 2010. Environ 700.000 ha sont couverts par l'assurance agricole contre à peine 60.000 ha il y a trois ans. Cet aspect est très important car l'investisseur a besoin de visibilité. L'assurance agricole est fondamentale pour limiter le risque d'investissement en cas d'année de sécheresse, par exemple. L'accent est mis principalement autour de deux filières, les plus importantes. Il s'agit en l'occurrence des céréales et légumineuses d'une part et de l'arboriculture fruitière de l'autre. Puisque les cultures de céréales demeurent les plus exposées à l'aléa climatique, le produit développé est « l'assurance multirisque climatique céréales et légumineuses » ou MPCI pour « multi-péril crop insurance», venant succéder à l'ancien Fonds de garantie sécheresse. L'assurance gagne du terrain Lors de la campagne agricole 2010-2011, seuls 65.000 ha étaient assurés par l'ancien mécanisme, celui du Fonds de garantie sécheresse. Cette superficie a été multipliée pas 10 lors de la campagne agricole en cours (2013- 2014) pour atteindre environ 700.000 ha assurés. L'objectif étant de porter les surfaces couvertes à 1 million d'ha lors de la prochaine campagne. L'essentiel des cultures couvertes par ce produit sont celles du blé tendre avec 58% des surfaces couvertes, suivies de l'orge avec 23%, du blé dur avec 16% et enfin des légumineuses qui ne représentent que 3% des cultures assurées par la multirisque climatique. En à peine un an, la multirisque climatique a rencontré un réel engouement auprès des céréaliers en couvrant plus de 300.000 hectares, le tiers des objectifs posés pour l'horizon 2015. Le financement de ce produit de base est public alors que la gestion assurantielle est portée par la Mamda. Cartographie des risques De la carte des risques agricoles dressée par le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime ressort que 41% des expositions des chiffres d'affaires des exploitations agricoles, toutes filières confondues, sont représentées par le risque de sècheresse. Viennent ensuite les maladies végétales et les ravageurs, qui représentent 21% des expositions des chiffres d'affaires, suivies du phénomène de chergui avec 10% des expositions. Ces trois risques totalisent, à eux seuls, 72% des expositions des revenus. Viennent ensuite les hautes températures, le stress hydrique, le gel, les inondations ou encore la grêle. En dépit de leur classement, la grêle et le gel sont considérés comme les risques les plus importants pour les exploitations de l'arboriculture fruitière. Ainsi, en plus du « programme de garantie multirisque climatique pour l'arboriculture fruitière (GMAF) », vents violents, chergui, excès de chaleur et d'eau sont couverts. Egalement géré par la Mamda, ce produit prévoit néanmoins une prime payable par l'exploitant, même si la participation de l'Etat reste importante. En effet, la subvention publique varie entre 50 et 70% des cotisations, selon la taille de l'exploitation assurée. C'est ce produit d'assurance qui sert de projet pilote à l'assurance paramétrique lancé pour la campagne agricole en cours. Financé par le Fonds français pour l'environnement mondial et l'AFD, ce système a pour objectif d'améliorer le système de gestion des données. Deux autres produits d'assurance sont à l'étude pour couvrir l'arboriculture, les cultures maraîchères et la mortalité du bétail ❚ Lire Aussi :