L'ANME ne mâche pas ses mots et riposte aux « agressions algériennes » à répétition contre les journalistes marocains. « L'ANME a suivi avec consternation le nouveau « scandale » obligeant les représentants de la presse nationale, en l'occurrence les journalistes de la chaîne Al Oula, à quitter le territoire algérien à la veille du début du Sommet de la ligue Arabe prévu pour demain mardi 1 novembre 2022 ». C'est en ces termes que l'Association nationale des médias et des éditeurs a exprimé sa colère par rapport au traitement « indélicat » et franchement agressif réservée à la presse marocaine en Algérie. « Pression, harcèlement, interrogatoires à ne pas en finir et longues heures d'attentes à l'aéroport Houari Boumediene... c'était le lot des correspondants marocains partis en Algérie couvrir les travaux du Sommet arabe », ajoute le communiqué. Un séjour en enfer Dénonçant la mauvaise foi des autorités algériennes, l'ANME affirme d'ailleurs qu'elle a reçu de nombreux témoignages accablés de membres de la délégation médiatique marocaine dépêchée à Alger. « Ces derniers ont eu droit au pire des traitements alors que leurs accréditations, leurs papiers et documents étaient tous en règle », ajoute l'ANME. Cette dernière rappelle que la souffrance de la délégation a commencé bien avant d'atterrir sur le sol algérien. Leur refusant l'accès en Algérie via un vol direct, les membres de la délégation ont été obligés de passer par Paris pour pouvoir enfin accomplir leur devoir professionnel. Pire encore, une fois arrivés à l'Aéroport Boumediene, les journalistes marocains ont été victimes d'arrestation injustifiée. Après avoir subi des interrogatoires sécuritaires, « ils ont été défaits de leur « statut professionnel », leurs caméras et leur matériel technique réquisitionnés avant d'avoir finalement le droit d'accéder au territoire algérien. Mais comme de simples citoyens ! », s'insurge l'ANME. Avec préméditation Une attitude hostile et un traitement inadéquat qui s'est répété à double reprises sur une période ne dépassant pas les trois mois, ajoute le représentant des médias et des éditeurs marocains. « Nous sommes devant un comportement grossier et non civilisé. Il dévoile l'absence d'un Etat de droit dans un pays civil respectant la liberté d'expression et le droit de la presse d'accomplir sa mission en toute indépendance. Ceci sans avoir à subir la censure, le contrôle policier et la surveillance rapprochée des journalistes considérés comme ennemis car venant du Maroc », dénonce l'ANME. Cette dernière s'insurge en effet contre l'excès de zèle des autorités algériennes et leur mauvaise fois. Des agissements qui ont en effet poussé la délégation marocaine à quitter le pays avant même d'accomplir sa mission et couvrir les travaux du sommet auquel prend partie le Maroc. Prise de position Ne se contenant guère de protester, l'Association des médias et des éditeurs réclament une prise de position claire et nette de la part des représentants des médias algériens intègres, en solidarité avec leurs confrères marocains lésés. Aussi de la part des organisations professionnelles internationales qui ont le devoir de contrôler et de dénoncer activement ce type d'agissements. « L'association se réserve cependant le droit de saisir la justice au niveau national et international, afin de réparer le préjudice subi par la presse nationale et commis par les autorités algériennes arrogantes et profondément racistes », menace l'ANME.