L'écriture «alguée» de Malika Agueznay est unique et ses gravures ne ressemblent à aucune autre tant elle sait faire ressortir les reliefs et satiner le miroitement des couleurs. Quels que soient le support et la technique, le travail de Malika est empreint d'une douceur toute mystique. Malika Agueznay 1 L'artiste peintre, sculpteur et graveur émérite est connue pour aborder depuis les années 80 le monde de la gravure à Assilah auprès de grands maîtres tels que Roman Artymowski, Mohamed Omar Khalil, Krichna Reddy ou encore Robert Blackburn. Elle est également fidèle, tous les ans depuis 1978, au Moussem d'Assilah et à son atelier de gravure. Plasticienne accomplie, Malika Agueznay est à la fois peintre, sculpteur et graveur émérite, animée par l'amour de l'art et le sens aigu du travail bien fait. Son signe fétiche, l'algue, s'adapte à la fois à la toile, au bois et à la gravure. L'artiste n'a cessé d'explorer tout le potentiel plastique que lui offre l'algue, elle le fait en manipulant la peinture et la gravure et en exploitant des supports variés : fresques, toiles, gravures sur zinc ou sur cuivre. Malika Agueznay 3 Pionnière de la peinture contemporaine marocaine Première femme à développer l'abstraction au Maroc, Malika Agueznay a pris part à la modernité marocaine et contribué, aux côtés des ténors de l'Ecole de Casablanca, à en définir les codes et les formes. En 1966, après une première formation scientifique, elle s'inscrit à l'Ecole des Beaux-Arts de Casablanca, alors dirigée par Farid Belkahia. Là, elle côtoie les penseurs de la modernité marocaine et contribue avec eux à inscrire l'art dans les champs politique et social qui définiront le mouvement. Ensemble, ils questionnent la peinture contemporaine et axent leur travail sur l'étude des formes, des lignes, de la géométrie et de la couleur pure. À leur contact, l'artiste développe ses propres recherches qu'elle explorera sa vie durant à travers différents supports. La passion pour la gravure Malika Agueznay 2 C'est à travers l'expérience de la gravure, que Malika Agueznay découvre en 1978 au Moussem d'Asilah, que son travail gagne en force et se libère de la préoccupation de la lisibilité de la forme et du contenu. « Etre graveur permet au peintre que je suis de me dédoubler et de réaliser tout ce que je ne peux faire en peinture, confie-t-elle. Et pourtant ma peinture et ma gravure se tiennent par la main, je le sens. » Son ami l'anthropologue Bert Flint dira d'elle : « Malika Agueznay est sans doute l'artiste marocaine de sa génération qui a poussé le plus loin les recherches dans ce domaine ». Pour approfondir sa technique, l'artiste n'hésite pas à partir à New York, dans les ateliers de graveurs de renom comme Mohamad Omar Khalil, Krishna Ready et Robert Blackburn. Avant de compléter son apprentissage à Paris à l'Atelier 17.