Avec 2.500 pratiquants, 600 licenciés compétiteurs et 20 clubs affiliés à la FRMH, le hockey au Maroc ne déplace pas les foules. Et pour cause, les médias n'en parlent que très rarement pour ne pas dire jamais. S'il fallait établir un classement des disciplines les plus marginalisées au Maroc, le hockey occuperait sans conteste la première place. Pourtant, sa pratique ne date pas d'aujourd'hui. Il y a 53 ans naissait la Fédération royale marocaine de hockey, mais ce n'est par pour autant que la discipline a gagné en popularité, comme nous le confirme Hicham Draissi, vice-président du WAC. «Si on évoque la présence à la télévision de ce sport, son nombre de spectateurs, le budget de la FRMH ou le nombre de licenciés (on doit admettre que) le hockey est un sport confidentiel ou pour le moins peu connu. Si on parle du salaire des joueurs de l'équipe du Maroc qui participe à des rencontres internationales, il est tout simplement inexistant. On est loin du sport business. Si on doit parler de dopage, on n'en parle pas, il n'existe pas. Les spectateurs sont avant tout les parents et les amis. Ils sont encore là, après le match, pour fêter ensemble la victoire ou se consoler de la défaite. Ce sont les mêmes que l'on retrouve pour transporter les joueurs, tracer le terrain, envoyer les courriers et trouver les aides financières pour assurer le déplacement de l'équipe. Bref, on est loin de l'argent roi ou de l'assistanat. On se prend en charge et ce n'est pas tous les jours facile. Sur le terrain, les joueurs jouent avec une crosse et pourtant, contrairement au voisin, le hockey sur glace, point de carapace protectrice. L'engagement physique est important, mais la violence n'est pas au rendez-vous. Ici on peut parler de fair-play. C'est toute une éducation. Enfin, c'est un vrai sport qui associe condition physique, adresse technique individuelle et esprit d'équipe.» Les puristes du sport ne se plaindront peut-être pas de la situation actuelle du hockey parce que de telles qualités ont disparu dans plusieurs autres disciplines. Et c'est justement pour préserver ces qualités que le ministère de la Jeunesse et des sports devrait apporter un soutien financier conséquent afin que ce sport soit plus attirant pour les jeunes, sachant tout de même que le hockey est une discipline olympique. Voir un jour le Maroc jouer les premiers rôles sur la scène mondiale, c'est un rêve, comme l'affirme Hicham Draissi : «Il faut être réaliste. Ce sont des attentes irréalisables à ce jour. Nous avons un manque de ressources financières, avec une subvention du ministère des Sports qui s'élève à 150.000 DH par an pour la Fédération (gestion du championnat, Coupe du trône, formation et déplacements de l'équipe nationale), pas d'infrastructures sportives pour le hockey et un manque de ressources humaines qualifiées.» Avec un seul terrain, celui de l'annexe du complexe Mohammed V, pour les 12 équipes qui se disputent le championnat, le hockey n'est pas près de devenir aussi populaire que le football. Et pourtant, à l'instar de l'équipe nationale et de ses Hadji, Chemakh et autres, le hockey peut éventuellement profiter de l'expérience de près de 24 joueurs qui évoluent en Hollande, France, Belgique et Allemagne dans de grands clubs. Leur apport contribuerait sans aucun doute à booster une discipline qui essaye de survivre grâce aux efforts de vrais bénévoles.