. Et c'est justement pour ne pas subir de plein fouet des conséquences qui risquent d'être graves pour l'une des activités les plus vitales pour l'économie nationale que le ministère du Tourisme a mis au point un plan anticrise. Intitulé Cap 2009, ce plan «représente une réponse à la crise et une sorte de plan d'anticipation qui s'appuie sur un partenariat public-privé pour un renforcement des campagnes de promotion du tourisme et de fidélisation des clients, un développement du tourisme interne et la mise en place de cellules de crise», explique une source au sein de ce département ministériel. Pour sa mise en place, un budget d'un milliard de dirhams sera débloqué, en plus des ressources financières prévues dans la Loi de finances 2009. Que stipule ce plan ? «Il ne s'agit pas, comme c'est le cas dans d'autres pays réceptifs de touristes, d'un changement de la stratégie nationale en matière de tourisme. Nous n'allons pas prospecter de nouveaux marchés. Nous allons renforcer notre présence dans les pays où la destination Maroc est bien installée», explique pour sa part un cadre de l'ONMT (Office national marocain du tourisme). Ces marchés sont donc clairement ceux qui nous envoient traditionnellement le plus grand nombre de touristes. A commencer par la France. En 2008, ce sont 2,5 millions de touristes français qui ont visité notre pays. Ce chiffre représente une augmentation de 5 % par rapport à l'année 2007. Pour maintenir ce trend haussier, différentes mesures sont envisagées. Il s'agit notamment de soutenir certaines destinations classiques, comme Marrakech et Agadir, de renforcer la ville de Fès et de lancer la destination Ouarzazate. Un grand effort sera également fourni pour restructurer la présence commerciale du royaume sur Internet. Approche régionale par excellence Le second pays émetteur de touristes pour le Maroc est le voisin du nord, l'Espagne en l'occurrence. En 2008, ils étaient 1,5 million d'Ibériques à avoir visité le pays, contre 1,3 une année auparavant. Présent le 28 janvier dernier au Fitur, la foire de tourisme de Madrid, le ministre Mohamed Boussaïd n'a pas manqué de préciser à quel point ce marché est «prioritaire» pour le Maroc. «Ce marché recèle encore d'importantes potentialités que nous comptons exploiter» a-t-il ajouté. Même son de cloche du côté des officiels espagnols. Le ministre espagnol du Tourisme, qui était la semaine dernière en visite au Maroc, n'a pas manqué d'attirer l'attention des responsables marocains sur la nécessité de renforcer la coopération entre les deux dans ce secteur. Arrivent ensuite des pays comme la Belgique, l'Allemagne et les Pays-Bas, dont les ressortissants montrent un intérêt de plus en plus grandissant pour le Maroc. Le plus gros du travail pour ces marchés là sera de renforcer la communication autour de différentes destinations, qu'elles soient balnéaires ou culturelles. Et parmi les pays les plus émergents, il y a bien évidemment les pays arabes. «C'est une niche que nous comptons développer de plus en plus», souligne-t-on auprès de l'ONMT. La seconde grande mesure de ce plan anticrise est un renforcement des capacités financières et humaines allouées aux régions. Dans ce cadre, Cap 2009 vise la mise en place de conventions de partenariat entre les différents CRT (Centres régionaux de tourisme) ; quatre villes sont ainsi concernées. Il s'agit de Fès, Agadir, Marrakech et Casablanca. «Toutes ces structures régionales seront dotées de budgets supplémentaires leur permettant de faire face à la crise et d'être plus réactives face à la conjoncture mondiale», conclut la même source.