La Confédération africaine de football (CAF) a pris de grandes décisions lors de son Comité exécutif (27-28 septembre) puis de son Assemblée générale extraordinaire (30 septembre), à Charm el Cheikh. La CAF a en revanche évité soigneusement de se prononcer sur la tenue de la CAN 2019 au Cameroun, le sujet sur lequel elle était la plus attendue. Les membres de la Confédération africaine de football (CAF) ont beau avoir passé plusieurs jours dans la réputée station balnéaire égyptienne de Charm el Cheikh, ils n'ont pas chômé pour autant, du 27 au 30 septembre 2018. Le Comité exécutif (le gouvernement) de la CAF et son Assemblée générale extraordinaire (le parlement), ont pris de grandes décisions… Sauf sur le sujet sur lequel les amateurs de foot africain les attendaient. Parenthèse diplomatique sur la CAN 2019 au Cameroun Le 16 septembre, Ahmad, le président de la CAF, avait pourtant annoncé qu'il y aurait une « décision » ou un « ultimatum » au sujet de la tenue au Cameroun de la Coupe d'Afrique des nations 2019. Mais, alors qu'une déclaration du Comité exécutif (ComEx) était espérée le 28 septembre, lemonde.fr a publié au même moment une interview où le Malgache annonçait qu'aucune communication définitive ne serait faite sur le point, « avant la présidentielle camerounaise du 7 octobre ». « Nous ne voulons pas perturber la campagne », y ajoute Ahmad. De fait, la CAF ne veut pas mettre le président camerounais Paul Biya, qui brigue un 7e mandat, dans l'embarras, alors que son pays risque réellement de perdre l'organisation du tournoi au profit de l'Afrique du Sud, de l'Egypte ou du Maroc. Dans un communiqué, la Confédération a toutefois souligné « qu'une vidéo projetée [lors de la réunion du ComEx, Ndlr] a permis de constater un retard important dans la réalisation des infrastructures ». La CAF a repoussé son verdict à fin novembre, en pleine Coupe d'Afrique des nations 2018 féminine – maintenue, elle, au Ghana, malgré des incertitudes. Entre-temps, deux autres visites d'inspection seront effectuées au Cameroun. Au final, une seule décision a été prise : la CAN 2019 aura lieu du 15 juin au 13 juillet. Reste à savoir où. Les lieux de presque toutes les compétitions fixés jusqu'en 2022 La CAF a, en revanche, tranché dans le vif en ce qui concerne les autres tournois impliquant des équipes nationales. L'Algérie s'est ainsi vue attribuer le Championnat d'Afrique des nations (CHAN) 2022, la deuxième compétition la plus populaire du continent. La Coupe d'Afrique des nations féminine 2020 se jouera au Congo-Brazzaville, tandis que la Mauritanie accueillera pour la première fois un événement footballistique majeur, avec l'édition 2021 de la Coupe d'Afrique des moins de 20 ans. Le Maroc récupère quant à lui la CAN des moins de 17 ans 2021 et la CAN de futsal 2020. Un point préliminaire a par ailleurs été fait sur les préparatifs du CHAN 2020 en Ethiopie et de la CAN 2021 en Côte d'Ivoire. Des choix politiques liés à la FIFA Lors de son Assemblée générale extraordinaire (AEG), la CAF a commencé par apporter son soutien franc à Gianni Infantino pour l'élection du président de la Fédération internationale de football (FIFA), prévue le 5 juin 2019 à Paris. Le patron sortant du foot mondial était présent à Charm el Cheikh afin d'assister notamment à l'élection d'un nouveau membre africain au Conseil de la FIFA. A ce propos, le Malawien Walter Nyamilandu a été choisi par l'AEG pour remplacer Kwesi Nyantakyi à la FIFA, le Ghanéen ayant lâché tous ses mandats suite à une affaire de corruption. Ce succès de Nyamilandu est un camouflet pour le puissant patron de la Fédération sud-africaine, Danny Jordaan, battu 18 voix à 35. Présenté comme taiseux voire distant, ce dernier paie peut-être le fait que l'Afrique du Sud ait préféré le trio Etats-Unis-Canada-Mexique au Maroc lors du scrutin pour l'organisation de la Coupe du monde 2026. Les questions d'argent sur la table Enfin, les questions financières ont été mises sur la table. Lors du ComEx, la CAF a proposé de laisser les fédérations gérer elles-mêmes les droits TV pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Une demande régulièrement formulée par certaines d'entre elles, lors des précédentes éditions. Surtout, Ahmad a rappelé que les négociations avec la société française Lagardère Sports allait se poursuivre jusqu'à la fin de l'année concernant le contrat signé en septembre 2016 sur la gestion des droits médias et marketing du foot africain. Un deal d'un milliard de dollars censé couvrir la période 2017-2028. En avril 2017, le Malgache avait estimé que l'accord passé par son prédécesseur, le Camerounais Issa Hayatou, n'était pas un bon contrat. Il avait notamment pointé du doigt sa durée. Pour rappel, Lagardère devait contractuellement verser 50 millions de dollars à la CAF pour une CAN 2019 à… 16 équipes et 32 matches. Or, le tournoi se jouera désormais en 52 matches, avec 24 équipes.