Le champion marocain Mehdi Bennani est une nouvelle fois attendu sur la plus haute marche du podium ce week-end au Grand Prix de Marrakech. Comment abordez-vous cette saison ? Je me sens serein. On a bien abordé la préparation hivernale en s'efforçant de débuter nos tests très tôt. C'est un championnat nouveau pour tout le monde, avec de nouveaux constructeurs. Je dois être prêt mentalement et physiquement, je ne peux pas faire mieux.
Commencer par le rendez-vous à domicile, c'est idéal ou inconfortable ? J'aurais adoré que le Grand Prix de Marrakech soit le deuxième voire le troisième déplacement de l'année... On aurait lancé la saison dans un autre lieu, j'aurais ainsi pu voir la hiérarchie et mieux me comparer par rapport à mes rivaux. La pression est très forte, c'est un événement très attendu au Maroc. Tout le monde s'attend à me voir inscrire de beaux résultats. De plus, je vais découvrir un nouveau format de week-end, plus condensé. Mais je n'ai pas le choix et ce sera pareil pour les autres concurrents. C'est l'ouverture de la saison, et en tant que Marocain, c'est très important d'accueillir une étape de coupe du monde. À moi de gérer la pression et d'être solide. Ce doit être un week-end chargé en tant que favori du public... Si j'avais la possibilité d'embaucher des clones sur un meeting de course, ça serait à Marrakech (rires) ! Le public attend ce rendez-vous avec impatience, j'ai des conférences de presse spéciales, pas mal d'opérations marketing, etc. Je me dois de répondre présent, non seulement en piste, mais également du côté médiatique et auprès du public. Même en faisant le maximum pour être ponctuel et tenir mes rendez-vous, on a du mal à s'en sortir. Je n'aurai pas une minute pour moi ce week-end, c'est certain. Mais je ne vois pas ça d'un oeil négatif, au contraire. Je veux remercier toutes les personnes qui sont derrière moi (son compte Facebook est suivi par 1 200 000 fans, le record en WTCR), je les félicite pour leur engouement envers cette épreuve.
Contrairement à la majorité du paddock, vous n'avez pas changé d'équipe à l'intersaison ; serait-ce un atout cette année ? J'ai récolté les meilleurs résultats de ma carrière avec le Sébastien Loeb Racing. De plus, on a Volkswagen qui nous soutient, c'est sincèrement la plus belle offre de ma carrière. Grâce à Volkswagen, on a passé un cran, le travail est plus important.
Votre nouvel équipier, Rob Huff (champion WTCC en 2012) est réputé pour son coup de volant rugueux ; ça vous inquiète ? Non, j'aime bien avoir des co-équipiers aussi voire plus forts que moi. Rob Huff est l'un des meilleurs pilotes qui existent en Tourisme. J'apprécie de me mesurer à des top pilotes, ça permet de bien se noter personnellement. On sait quel est notre niveau et ça me fait repousser mes limites à chaque nouvel équipier.
Comment gérer un championnat long de 30 courses ? La constance sera le maître-mot. On l'a vu l'an passé, Thed Björk a été titré en ne remportant qu'une épreuve. Il faudra jouer la régularité.
Quel est votre objectif pour cette saison ? Penser au championnat, c'est encore un peu tôt, mais j'ai envie de gagner. On n'est pas là pour faire semblant, je ne vis que pour ça en ce moment ! Je passe ma journée à penser « sport auto », pour chercher à optimiser les résultats. Ce serait une première de voir le Maroc vainqueur d'une coupe du monde en sport automobile.
Toute votre carrière en WTCC s'est déroulée en catégorie Indépendants puis Trophy, dans des structures privées. Est-ce un avantage pour le WTCR, qui exclut toute écurie d'usine ? Je n'ai jamais prêté attention à ces classements secondaires. Tout ce qui m'intéresse, c'est le Général. En tout cas, ces saisons m'ont permis d'emmagasiner de l'expérience. En Tourisme, c'est une donnée fondamentale, on ne peut être champion à la fin de l'année si on manque d'expérience.