La France n'est pas encore éliminée de la Coupe du monde mais son avenir en Afrique du Sud ne tient plus qu'à un fil. Battus par le Mexique jeudi à Polokwane (0-2), les Bleus se retrouvent troisièmes du groupe A en compagnie des Sud Africains. Pour le match contre le pays organisateur mercredi à Bloemfontein, tout le pays a intérêt à allumer des cierges tant le scenario d'une qualification pour les huitièmes de finale est compliqué. L'équipe de France devra gagner en marquant énormément de buts, elle qui n'en a inscrit que trois (dont un contre son camp) lors des six derniers matchs. Dans le même temps, elle espérera qu'un des deux leaders du groupe, l'Uruguay ou le Mexique, gagne le match qui les oppose. La mission est plus que délicate. Raymond Domenech comptait sur sa défense pour marcher sans trembler sur la route du Mondial, le sélectionneur a manqué son pari. Dès la 9e minute, l'arrière garde tricolore est prise à revers par un long ballon en profondeur de Marquez pour Vela qui se présente seul devant Lloris mais frappe au dessus. Souvent mal placé, le duo Abidal - Gallas n'a jamais rassuré. Ce dernier fait même trembler de peur les supporteurs lorsqu'il met trop mollement en retrait vers Lloris qui réussit à dégager de justesse devant un attaquant mexicain (21e). Mais c'est finalement sur Abidal que repose une part importante de la défaite. Alors qu'il joue le hors-jeu, il laisse filer Hernandez dans son dos. Seul devant Llroris, l'attaquant mexicain n'a qu'à crocheter le portier tricolore pour marquer dans le but vide (0-1, 64e). Un quart d'heure plus tard, le défenseur de Barcelone fauche Barrera dans la surface. Blanco transforme le penalty en force et plonge les Bleus en plein cauchemar (0-2, 79e). Nauffrage collectif S'il est logique de pointer du doigt l'arrière garde tricolore, il ne faudra pas oublier que le naufrage de l'équipe de France a été collectif. L'armada offensive n'a ainsi jamais véritablement aidé à mettre le onze tricolore dans le bon sens. Govou a écopé comme il pouvait sur son côté droit sans jamais se montrer dangereux vers l'avant et Anelka a joué un peu partout mais rarement en pointe où il était pourtant censé jouer seul. Dans ces conditions, les rares inspirations d'un Malouda en jambes à gauche et d'un Ribéry souvent décidé à tenter sa chance tout seul n'ont jamais été dangereuses en première mi-temps. Sans idées et parfois baladés au milieu du terrain, les Bleus ont souvent évolué coupés en deux et ont souffert face à des Mexicains sobres mais diablement efficaces. Après avoir éliminé Abidal, Franco frappe au dessus (12e). Salcido, oublié sur le côté gauche, manque le cadre de peu (19e) avant de fapper directement dans les gants de Lloris qui détourne des poings (27e). Anelka remplacé par Gignac à la mi-temps La sortie logique d'Anelka à la mi-temps et l'entrée en jeu de Gignac rééquilibre quelque peu les Bleus. Ce poids aux avant-postes permet l'ouverture de quelques espaces où se jettent Malouda et Ribéry qui obligent Perez à détourner coup sur coup deux frappes en corner (54e, 55e). Un peu court au rayon des occasions dangereuses quand les Mexicains ont eu une bonne dizaine de tirs dangereux sans être toujours cadrés. Après les buts mexicains, Raymond Domenech rappelle enfin Govou pour lancer Valbuena mais l'enterrement français est déjà bien entamé. Mercredi, le sélectionneur tricolore jouera dirigera peut-être son dernier match depuis le banc de l'équipe de France. Tout un pays espère pourtant qu'il prolonge son bail pour quelques jours encore. Un comble pour un homme dont le départ a été si souvent réclamé sur tout le territoire. Mais pour revoir la chevelure grisonnante de Domenech au delà du 22 juin, il faudra désormais un miracle.