Ala veille de Nîmes-Brest, ce vendredi lors de la 12e journée de Ligue 2, Rachid Alioui, qui a "retrouvé son niveau", revient sur son début de saison agité. Vendredi aux Costières, les choses sont rentrées dans l'ordre. Après deux défaites, Nimes renoue avec le succès (4-1 contre Orléans), et Rachid Alioui est redevenu le meilleur buteur du club. Avec 4 réalisations, il a rejoint Umut Bozok grâce à son doublé, le premier depuis près d'un an, et un 3-0 contre Reims (25 novembre 2016). Il le dit lui-même, "j'ai retrouvé mon niveau", après sa fracture du péroné en mars dernier. L'occasion de revenir avec lui sur ses derniers mois agités, notamment par ses velléités de départ en Ligue 1. Sa blessure. On dit souvent, pour un joueur blessé, qu'il faut la durée de son indisponibilité pour revenir à 100 %. Cela semble vrai pour le Marocain, qui a terminé sa saison dernière sur une civière, en mars. "Le staff a fait en sorte que je sois sur le terrain en début de championnat. On n'a pas grillé les étapes. Aujourd'hui, ma blessure, elle est oubliée, assure-t-il. ça s'est vu au fil des matches, je crois. C'est le jour et la nuit par rapport à la 1re journée, fin juillet. J'ai retrouvé toutes mes sensations. Et je n'appréhende plus, c'est le principal." Ses envies de départ. Partira ? Partira pas ? La question a rythmé le mois d'août des Crocos, même si le club n'a jamais été vendeur. Mais quand Amiens ou Strasbourg, promus en L1, mettent plusieurs millions sur la table... L'attaquant n'a jamais caché ses envies d'élite. Il s'en explique ici honnêtement : "Quand on est joueur de L2, on s'imagine tous jouer en L1. On a envie d'y aller. Moi, j'ai l'impression d'avoir déjà perdu beaucoup de temps. J'ai 25 ans, je n'ai plus envie d'en perdre. J'avais les moyens de m'imposer à Guingamp, mais je n'ai pas forcément eu ma chance, ou je ne l'ai pas saisie comme il faut. J'ai sagement réfléchi, on a discuté avec le coach (Bernard Blaquart) et le président (Rani Assaf), et on a convenu que je reste pour retrouver mon niveau d'avant ma blessure, et pour aider l'équipe à jouer le haut du tableau. Après, je pense que le club ne s'opposera pas à une offre intéressante en juin prochain. Ce que je peux dire aux supporters (certains lui en veulent qu'il ait voulu partir, NDLR), c'est qu'à chaque fois que je signe dans un club, je donne le meilleur. Mais c'est normal, eux pensent à leur club". Ses talents de buteur. Rachid Alioui n'a jamais vraiment beaucoup marqué durant sa carrière. Sauf à Nîmes, où il a explosé les compteurs en 2016-2017 (26 matches, 13 buts) et où se sont donc révélés ses talents de buteur. "Plus jeune, j'évoluais souvent sur le côté, comme ailier droit. J'étais plus loin du but. Etre un buteur, c'est être régulier sur plusieurs saisons. Il faut donc que je confirme pour que je devienne un vrai ! Mais en enchaînant les matches pros, en engrangeant de l'expérience et de la confiance, en étant épanoui comme je le suis ici, ça devient plus facile de marquer." L'homme qui tire plus vite que son ombre. Alioui est le joueur qui tire le plus au but en Ligue 2. Et de loin. Parfois trop. "Oui, certains coéquipiers me le reprochent en me chambrant (sourire). Je suis un joueur qui aime beaucoup tenter. J'ai une bonne frappe, je m'en sers. Souvent, c'est vrai... Bon, d'accord, parfois, je force un peu (rires) !"Son équipe, son potentiel. "On est dans la continuité de la saison dernière. On a la même force offensive. On attaque toujours pour marquer, sans frein à main. Personnellement, je ne me suis pas fixé d'objectif de but. J'aimerais faire aussi bien, voire mieux. Mais l'important, ce n'est pas qui marque ou d'avoir un meilleur buteur, c'est de gagner et de faire des séries. Globalement, je nous trouve un peu plus forts : on défend mieux, mis à part le match de Niort (1-5)..."Sa sélection. Le petit "Racheton", son surnom, est né en France, à La Rochelle, de parents algériens qui ont vécu au Maroc. Et qui ont la double nationalité. Très vite, il a opté pour sélection marocaine, avec laquelle il se régale (10 capes, 2 buts). "C'est une famille, on est comme des frères, il y a un très bon état d'esprit. On est uni, c'est ce qui fait notre force. Il faudra être uni pour la grande finale en Côte d'Ivoire, le 11 novembre. Tous les Marocains sont derrière nous... Le pays n'a plus participé à la Coupe du monde depuis 1998, en France." Le Maroc a besoin d'un nul face aux Ivoiriens pour voir la Russie en 2018. Entre la Ligue 1 et le Mondial en ligne de mire, Rachid Alioui devrait avoir de quoi s'occuper...