Juste avant son double rendez-vous contre le Maroc en éliminatoires du Mondial 2018 puis à Lens contre la France, le technicien français rappelle lorss d'une interview accordée à nos confrères de France Football l'importance du choc de Marrakech face à son prédécesseur sur le banc ivoirien, un certain Hervé Renard... «Michel, vous voici à l'aube de deux rendez-vous importants pour la Côte d'Ivoire ces prochains jours : un déplacement à Marrakech en éliminatoires de la CM 2018 face au Maroc, puis un amical à Lens contre la France... Deux gros matches nous attendent mais je me focalise en priorité sur le déplacement au Maroc, puisque c'est un match clé. On joue une sorte de mini championnat, alors chaque match compte triple. Mon premier souci et mon ambition tournent autour de cette rencontre. La France, c'est plus un match de prestige avec une opposition de très haut niveau. C'est forcément la possibilité de s'étalonner et d'avoir envie de faire une belle prestation. Deux rendez-vous importants qu'on va préparer au mieux... Sauf que votre effectif est sévèrement amoindri par les blessures d'Eric Bailly (MU), Gervinho, Thomas Touré et la suspension de votre gardien titulaire Sylvain Gbohouo (TP Mazembe)... Ce sont effectivement de mauvaises nouvelles. Mais on a un bon groupe qui est en mesure de pallier ces défections. C'est aussi une opportunité pour d'autres joueurs. L'autre problématique concerne les joueurs locaux. Comme le championnat n'a pas encore repris, ils ne sont pas en période de compétition et sont donc pénalisés. Le match au Maroc n'est que le premier d'une série de trois face aux Lions de l'Atlas que vous retrouverez à la CAN en janvier 2017. Il a aussi, sans doute, un goût particulier pour les joueurs et votre alter ego, Hervé Renard, auquel vous avez succédé sur le banc ivoirien... Comment gère-t-on ça ? Il s'agit d'un mini championnat pour ces éliminatoires de CM 2018. Un bon résultat contre le Maroc ne signifie pas nécessairement que l'on atteindra notre objectif, ce n'est qu'un match parmi d'autres. La réciproque est aussi vraie. A la CAN, c'est la même chose, on a un groupe très relevé (RDC, Maroc, Togo). Ne nous focalisons pas sur une seule équipe. Je sais bien qu'il y a un contexte particulier autour de ce match du fait de la présence d'Hervé au Maroc. C'est un match aussi important que les autres, mais pas plus. Justement, ouvrons une parenthèse autour de Hervé Renard, quelqu'un que vous connaissez depuis longtemps. Quel regard portez-vous sur son parcours d'homme et de coach ? Je le connais depuis ses quinze ans, quand il était au centre de formation de l'AS Cannes ! Il a fait un travail remarquable. Gagner deux CAN avec deux pays différents, c'est exceptionnel. C'est quelqu'un de passionné, de rigoureux dans son fonctionnement. Il a un esprit de compétiteur très fort. Il a toujours lutté. C'est quelqu'un d'ambitieux. Les paliers qu'il n'a pas franchis comme joueur, il les a franchis comme technicien. Et il doit en tirer une grande fierté. Mardi, ce sera l'équipe de France à Lens... Revenir chez soi à la tête des Eléphants, est-ce important ? C'est la première fois en tout cas ! Evidemment, affronter les Bleus aura un goût particulier. Le côté affectif peut entrer en ligne de compte. Je ne serai pas là en tant que supporter mais en tant qu'acteur de ce match. Un match difficile, quand on connaît la qualité des Bleus : cette équipe de France c'est du très haut niveau ! Je ne serai pas dans l'émotion, plutôt dans la concentration par rapport à mon équipe. Vous connaissez bien la famille Pogba, dont vous avez eu les jumeaux. Vous allez croiser le grand Paul cette fois ! Je le connais un peu, il y a beaucoup de solidarité dans la fratrie. Donc, quand j'appelais Florentin avec la Guinée, les autres rappliquaient pour le voir jouer avec la maman ! On s'est croisés plusieurs fois. C'est un personnage attachant que j'ai apprécié, elle a dû élever trois gaillards et elle a toujours beaucoup apporté à ses enfants qui le lui rendent bien. Et Didier Deschamps ? On se connaît un peu, on s'est croisés autrefois comme joueurs ! Il a beaucoup de réussite dans tout ce qu'il entreprend. Il a aussi beaucoup de compétence et la qualité pour être un bon manager. Ce France-Côte d'Ivoire aurait pu être un choc entre champions continentaux... C'est vrai. Comme tout le monde, j'ai été déçu par la finale de l'Euro perdue contre le Portugal (0-1). J'étais très méfiant par rapport à cette équipe du Portugal qui montait en puissance et totalement décomplexée en finale. Je savais que ce serait très ouvert. Ce soir-là, la réussite a été portugaise, voilà tout.»