- LDA : Bonjour Jaouad, tout d'abord comment vas-tu ? Jaouad Zairi : Tout va bien hamdollah, le plus important c'est la santé, et hamdollah je vais bien. Je suis à Lyon en ce moment, je suis avec ma famille.
- LDA : Où en es-tu de ta carrière professionnelle en ce moment ? Jaouad Zairi : En ce moment, je suis sans club. Je m'entraine et je m'entretiens tous les jours. Je joue souvent des matchs. On va bientôt être en plein mercato donc mes agents se chargent de me trouver un club soit en France soit à l'étranger. On verra bien ce qui se passera. Et puis dès qu'il y aura une opportunité qui me conviendra, ce sera parti pour la continuation de ma carrière.
- LDA : Tu as évolué à Oman quelques temps, que s'est-il passé après ? En fait, tu as été annoncé au Qatar, puis tu as signé à Al-Hilal Salalah, les supporters marocains ont perdu le fil… Jaouad Zairi : Il n'y a rien eu au Qatar. Beaucoup de gens sont venus me demander si j'avais signé, etc. Mais en fait, personne ne m'a contacté, et il n'y a rien eu de concret. Pour Oman, j'ai un peu tardé à prendre ma décision et à choisir parmi les offres qui me sont parvenues auparavant, donc lorsque l'opportunité s'est présentée, j'ai sauté dessus, j'avais envie de finir la saison, d'avoir des matchs dans les jambes, je me suis dit pourquoi pas. Au début ça se passait très bien, mais ensuite, ils n'ont pas été très professionnels, et puis il y a eu pas mal de soucis. Finalement c'est une expérience, maintenant il faut aller de l'avant.
- LDA : Et Nancy alors, pourquoi ça ne s'est pas fait ? Jaouad Zairi : J'ai fait un test d'une semaine là-bas. Mais il n'y avait rien de sûr. Le test que j'ai fais s'est déroulé au mois de juin et Jean Fernandez m'a dit qu'il fallait attendre le mois d'aout parce qu'ils ne pouvaient pas recruter sans que des places ne se libèrent. Il n'y avait rien de sûr, et en attendant j'avais eu une proposition en Grèce, du coup je suis revenu en Grèce.
- LDA : Aujourd'hui, quels sont tes objectifs et ambitions ? Jaouad Zairi : Jouer, retrouver le plaisir de jouer tout simplement, faire des matchs, retrouver un club, retrouver mes jambes. Après, je pense que ça devrait aller.
- LDA : Tu privilégies plutôt les championnats dans lesquels tu as déjà évolué ou tu es prêt à aller à l'aventure ? Jaouad Zairi : Ce n'est pas une question de préférences. C'est vrai que parfois on se dit, je vais privilégier tel ou tel autre destination. Mais en fin de compte, lorsqu'il y a une opportunité qui se présente, on ne réfléchit pas, on saute dessus en se disant qu'il n'y aura peut être pas une meilleure.
- LDA : As-tu eu certaines offres ces derniers temps, ou certains contacts avec des clubs ? Jaouad Zairi : Pour l'instant il n'y a pas eu d'offres concrètes, en même temps, il faut attendre que le mercato commence pour concrétiser. Ikoun khir inchallah.
- LDA : Serais-tu tenté par une aventure en Botola ? Si oui, au sein de quels clubs ? Jaouad Zairi : Faut voir, faut voir. Déjà il y a quelques mois avant que je parte à Oman, j'ai été contacté par les FAR et par le WAC, j'avais dis que j'allais y réfléchir et finalement ça ne s'était pas fait. Pour l'année prochaine, si le challenge est intéressant, pourquoi pas, si une opportunité se présente, j'y penserai à deux fois. C'est vrai que ça peut être une bonne solution pour moi et pour la suite de ma carrière.
- LDA : Tu sais que le Raja joue l'année prochaine la Coupe du Monde des Clubs, serais-tu tenté d'évoluer pour le club de Casablanca ? Jaouad Zairi : Pourquoi pas. C'est vrai qu'ils vont jouer la coupe du monde des clubs, ils vont aussi jouer la Champions League Africaine. Ca peut être très bon pour ma carrière, c'est clair que c'est un bon challenge. Après, il y a aussi le Wydad et les FAR qui sont de très bonnes équipes aussi.
- LDA : Penses-tu déjà à la reconversion ? Jaouad Zairi : Non pas vraiment. Je ne me suis pas encore penché sur le sujet. C'est vrai qu'on y pense plus lorsqu'on dépasse la trentaine, mais pour l'instant, je suis plus concentré sur la poursuite de ma carrière professionnelle.
- LDA : Tu as été l'un des piliers essentiels de la sélection de Baddou Zaki. Quels souvenirs gardes-tu de cette expérience ? Jaouad Zairi : Ce ne sont que des bons souvenirs hamdollah, on a vécu de très bons moments. La CAN 2004 entre autre. On avait un bon groupe, un bon coach et on avait vraiment confiance en nous et à partir de ce moment là chaque joueur savait ce qu'il devait faire sur le terrain.
- LDA : Quel a été ton meilleur souvenir en sélection justement ? Jaouad Zairi : La CAN 2004 incontestablement. On n'était pas parti favoris, personne ne nous attendait. On a gagné nos matchs, on est arrivé jusqu'en final, c'était un moment magique.
- LDA : Pourquoi à ton avis, à la fin de l'année 2005, cette génération Zaki a accusé une baisse de régime et n'a pas atteint la phase finale de la coupe du monde 2006 ? Jaouad Zairi : Ca s'est joué à un but en fin de compte. On est allé en Tunisie, on a mené deux fois et ils ont réussi à égaliser. En fait, c'est le match à domicile qu'on aurait du remporter. Les matchs à domicile, il faut toujours les remporter et malheureusement, on avait fait qu'un match un partout à Rabat.
- LDA : On a entendu parler de certains problèmes au sein de la sélection à ce moment là… Jaouad Zairi : Non il n'y avait pas de problèmes ni avec Zaki ni avec les joueurs. Il y avait quelques soucis, mais c'était très vite réglé, on était assez professionnels pour les gérer. En fait, à chaque fois qu'il y avait le moindre souci, c'était vite réglé, avant que ça n'atteigne le groupe et que ça n'influence son rendement.
- LDA : Qu'est ce qui a fait la réussite de cette sélection coachée par Baddou Zaki d'après toi ? Jaouad Zairi : Comme je disais tout à l'heure, c'est la confiance, comment donner la confiance aux joueurs ? Et je pense que Baddou Zaki justement il sait faire. Je me souviens que parfois il me prenait à part, on faisait des réunions entre nous, on discutait et il me donnait des conseils. Il me disait qu'un joueur comme moi, il devrait donner plus et qu'il était capable de plus. Il me donnait à chaque fois envie de m'améliorer et de tout donner sur le terrain. Je sentais à ce moment là que j'avais un coach qui était derrière moi, qui voulait mon bien et le bien de l'équipe.
- LDA : As-tu gardé contact avec des joueurs de l'équipe nationale 2004 ? Jaouad Zairi : Oui j'ai gardé contact, mais c'est vrai que ces dernières années, on se parle de moins en moins et on se voit de moins en moins. Chacun à sa vie et ses activités professionnelles mais ils restent quand même des amis. J'ai surtout gardé contact avec Walid Regragui, on s'est vu dernièrement. Mais c'est vrai qu'avec Ouaddou et Kharja, ça fait un moment.
- LDA : Crois-tu encore à un retour en sélection ? Jaouad Zairi : Rien n'est impossible. Ca dépend de moi, de ce que je vais faire, de la suite de ma carrière. Rien n'est impossible surtout lorsqu'on voit qu'un joueur comme Steed Malbranque qui est revenu à bon niveau avec l'Olympique Lyonnais, après un an d'arrêt. Ca donne espoir. De toute façon, à partir du moment où je suis encore sur le terrain, je n'arrêterais pas d'y croire.
- LDA : Que penses-tu des résultats actuels de l'équipe nationale ? Jaouad Zairi : Les résultats ne sont pas à la hauteur, ils ont tellement baissé…C'est du à pas mal de choses. Maintenant, je ne suis pas dans l'équipe pour en juger mais c'est vrai que c'est dommage. Il y a des bons joueurs, qui évoluent dans de bons clubs en Europe et une fois arrivés en équipe nationale, ce n'est pas vraiment ça. Mais bon, il faut positiver et continuer à espérer que ça s'améliore.
- LDA : Justement les moyens sont là, le talent aussi, les coachs se sont succédés, qu'est ce qui lui manque d'après toi ? Jaouad Zairi : A mon avis, c'est la stabilité. C'est aussi la niaque qui manque. Lorsqu'on regarde les matchs de l'équipe nationale, c'est vrai que ça manque beaucoup d'envie de gagner, de rage, de niaque et puis les joueurs ne jouent pas ensemble. On ne retrouve pas cette envie de remporter quelque chose.
- LDA : Le Maroc va affronter la semaine prochaine la Tanzanie, puis une semaine après, la Gambie, le tout dans le cadre des éliminatoires de la coupe du Monde 2014, que penses-tu de nos chances de qualifications ? Jaouad Zairi : Ca va être très compliqué. Ce n'est pas n'importe qui en face, c'est la Côte d'Ivoire, et les ivoiriens ne laisseront pas passer leurs chances. On a vraiment déconné contre la Tanzanie. Ce n'était pas un match à perdre. Les joueurs avaient malheureusement baissé les bras. Mais il faut se dire aussi que tant que c'est possible mathématiquement, il faut toujours y croire.
- LDA : Que penses-tu de ces joueurs qui déclarent forfait non pas parce qu'ils sont blessés, mais pour profiter des vacances, ou parce qu'à un moment, ils n'ont pas envie de venir jouer pour l'EN ? Jaouad Zairi : Ce ne sont pas des choses qui se font ! Surtout lorsque l'équipe nationale t'appelle pour des matchs importants et qu'il faut être présent et donner le maximum. Après, si ce n'est qu'un match amical et que le joueur a fait une grosse saison et qu'il est vraiment très fatigué, qu'il a besoin de se reposer, il peut toujours s'arranger avec le coach. Mais un match important, il ne faut jamais refuser et surtout se donner à fond !
- LDA : Le problème de ces forfaits là, c'est qu'ils obligent le sélectionneur à appeler d'autres joueurs. Et on revient par conséquent au problème de stabilité que connait l'équipe nationale depuis quelques années… Jaouad Zairi : Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de joueurs qui pensent comme ça, qui vont prendre des vacances au lieu de venir en équipe nationale. Après s'il y en a, c'est clair que le coach doit prendre ses responsabilités et doit discuter avec les joueurs. Il doit aussi sentir les joueurs qui sont le plus motivés pour jouer en équipe nationale et qui veulent apporter le maximum. De toute façon, le coach ressent le degré de motivation de chaque joueur. Vous savez, il y a tellement de joueurs qui aimeraient jouer pour l'équipe nationale et la défendre ! Si à côté, il y en a certains qui préfèrent les vacances, cela pose un gros problème. Mais bon, c'est au coach que revient cette décision et à celui de prendre ses responsabilités.
- LDA : As-tu déjà boudé la sélection à cause de contraintes (plan de carrière, vacances, raisons familiales, etc.) Jaouad Zairi : Non jamais. Ca m'est arrivé une fois d'être blessé. On avait fait appel à moi pour un match amical, je sentais que je pouvais revenir mais je ne voulais pas risquer une blessure supplémentaire. J'ai pris contact avec le coach et on s'est arrangé. Comme je vous ai dis, ce n'est pas dramatique quand cela arrive une seule fois à un joueur pendant toute une carrière. En revanche, c'est très problématique quand ça commence à se répéter.
- LDA : Que penses-tu de tout ce qui se dit dans la presse sur ces problèmes entre locaux et joueurs marocains évoluant à l'étranger ? Jaouad Zairi : Honnêtement, je ne pense pas que c'est un réel problème. Certes il y a des affinités et il y a des petits groupes qui se constituent. C'est clair qu'un joueur qui joue au Maroc ne va pas parler à un joueur qui évolue aux Pays-bas alors qu'il ne maitrise pas la langue, ou alors un à un joueur qui évolue en France alors qu'il ne maitrise pas le Français. Mais tout cela, c'est à l'extérieur du terrain, une fois à l'intérieur, c'est un même langage. De mon époque, je n'ai pas ressenti ce problème. Après, l'équipe actuelle Lahou Aalam. De toute façon, il faut mettre tout cela de côté, on est tous marocains et on a tous le même but, défendre les couleurs de l'équipe nationale.
- LDA : Jaouad, que peut-on te souhaiter pour les mois et années à venir ? Jaouad Zairi : La santé déjà. Et puis retrouver les terrains, retrouver le plaisir de jouer et pourquoi pas un petit retour en équipe nationale inchallah. Tout est possible de toute façon, il ne faut pas baisser les bras, au contraire il faut positiver. Si ça vient tant mieux, si ça ne vient pas hamdollah ala kouli hal.
- LDA : On a pris contact avec toi parce qu'on a réalisé un sondage il y a quelques semaines, en demandant aux lecteurs de Lionsdelatlas.ma de quel joueur ils avaient le plus envie d'avoir des nouvelles, et tu es arrivé en tête de liste. Un petit mot pour les lecteurs de Lionsdelatlas.ma Jaouad Zairi : Ca fait vraiment plaisir. C'est très gentil d'avoir pensé à moi. Ca me fait plaisir à moi aussi de donner de mes nouvelles et puis j'espère revenir très bientôt sur les terrains, me faire plaisir et faire plaisir au public.