L'examen de passage du PDG de la RAM au Parlement s'est déroulé sans heurts contrairement à des prévisions pessimistes. le Pdg de la RAM Driss Benhima a brossé, la semaine dernière, un tableau relativement satisfaisant de l'état de santé de la compagnie nationale devant la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants. En dépit d'un retournement de tendance sur fond de crise économique mondiale, et d'une concurrence acharnée que lui livrent les compagnies low-cost, la compagnie nationale RAM tire son épingle du jeu en s'imposant comme la première compagnie aérienne au Maghreb (NDLR, son volume d'activité équivaut à celui d'Air Algérie et de Tunis Air réunis) et deuxième à l'échelle du continent noir, après la South African Airways. Pourtant, la compagnie nationale demeure toujours déficitaire et ne prévoit un retour à l'équilibre des comptes qu'au terme de l'année en cours, tandis qu'elle ne devrait renouer avec le bénéfice qu'en 2012. En attendant, la RAM a dégagé en 2010 un chiffre d'affaires de l'ordre de 12 milliards de dirhams et envisage de porter ce montant à 16 milliards à l'horizon 2015, pour un volume de transport de 8 millions de voyageurs. «Après les baisses de 2009 et 2010, le budget de RAM prévoit une hausse du trafic de l'ordre de 13% en 2011 et une amélioration du chiffre d'affaires global de 8%», explique-t-on au sein de la compagnie. Des pronostics dont la réalisation sera sans doute compromise par l'envolée du prix du baril du pétrole, qui dépasse déjà les 110 dollars, contre 85 dollars initialement prévus dans le budget de la compagnie. Dans la foulée, la RAM a enregistré une hausse de 11 % au niveau du transport des voyageurs, dont le nombre est passé de 3 à 6 millions. Cette performance a concerné essentiellement les secteurs les moins touchés par la concurrence des compagnies low-cost avec des hausses sur les marchés de l'Afrique (+29 %), du Moyen-Orient (+22 %), de l'Amérique du Nord (+27 %) et du Maroc (+23 %). Du coup, l'aéroport de Casablanca est devenu le premier hub de l'Afrique de l'ouest et le 3e à l'échelle internationale, en termes de transport des voyageurs entre l'Afrique et l'Europe, après les aéroports de Charles de Gaulle et de Londres. En effet, sur les 75 destinations (contre 50, cinq années auparavant), la RAM dessert un réseau africain de 22 destinations. Objectif : n°1 en Afrique Devant les députés de la Nation, M. Benhima a fait savoir que l'endettement de RAM, non garanti par l'Etat, s'élève à 6 milliards de dirhams, dont une partie est utilisée pour le renouvellement de la flotte, à travers notamment l'acquisition de deux avions de type Boeing 737 nouvelle génération et l'achat, en 2009, de dix nouveaux appareils. Le programme d'investissement de la RAM porte sur l'acquisition de 14 autres nouveaux appareils à l'horizon 2015, dont 4 avions de type 737, 4 de type 780 et 6 ATR de 72 places. Le tout pour un budget de 10 MdDH . Disposant actuellement d'une flotte de 54 avions, contre 30 auparavant, le transporteur aérien ambitionne de porter ce chiffre à 100 avions en 2025. De quoi devenir la première compagnie de transport aérien en Afrique. Pour y arriver, les relais de croissance sont d'ores et déjà identifiés : étoffer les vols vers l'Afrique et l'Europe, développer les vols long-courriers, les activités de fret et le tourisme. A rappeler que le montant des investissements varie en moyenne entre 1,5 milliard et 2,5 milliards de dirhams par an. Le développement des dessertes régionales figure également dans le plan d'action 2011-2015 de la compagnie. Good Luck ! Said El Hadini