Rabat- Le statut avancé, accordé par l'Union européenne (UE) au Maroc, n'est pas en contradiction avec la volonté du Maroc de concrétiser l'intégration maghrébine, a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Taib Fassi Fihri, lors d'un Colloque organisé lundi par le Parlement à l'occasion de la Journée méditerranéenne. M. Fassi Fihri, qui présentait un exposé sur le Sommet Maroc-UE de Grenade, a souligné que le Royaume ambitionne que le statut avancé fera partie d'une conception participative plus large entre l'Union du Maghreb arabe (UMA) et l'UE. Le statut avancé n'est nullement en contradiction avec la volonté du Maroc à réaliser l'intégration maghrébine qui demeure pour le Royaume une priorité, a-t-il affirmé, relevant cependant les obstacles qui entravent la concrétisation d'un tel dessein, allusion faite à l'entêtement de l'Algérie en ce qui concerne le conflit sur le Sahara marocain. Le statut avancé n'est pas, non plus, en contradiction avec les liens du Maroc avec les pays africains dans le cadre de la coopération Sud-Sud, a-t-il ajouté, soulignant la nécessité de mettre en oeuvre la coopération euro-africaine. Dans ce sens, le ministre a rappelé le discours royal adressé au Sommet de Grenade appelant, entre autres, au "lancement d'un véritable partenariat stratégique entre l'Afrique et l'Europe, fondé sur les intérêts mutuels, les défis partagés et l'avenir commun à construire". M. Fassi Fihri a également insisté sur la nécessité de mettre en oeuvre le dialogue arabo-européen, soulignant le grand intérêt qu'accorde le Maroc aux questions arabes et musulmanes. Les agendas du statut avancé ne se limitent pas au cadre intergouvernemental, mais demeurent ouverts à l'ensemble des acteurs concernés par ce partenariat: instances élues et représentatives, organisations partisanes, professionnelles et syndicales, entreprises et société civile, outre les compétences marocaines à l'étranger. Le succès de cette conception participative, a-t-il ajouté, requiert des intervenants d'inventer des méthodes de travail plus efficientes et en conformité avec les dispositions du statut avancé. M. Fassi Fihri a, par ailleurs, estimé que la dimension parlementaire demeure un levier fondamental dans le partenariat entre le Maroc et l'UE, notant que la mise sur pied d'une Commission conjointe entre le Parlement marocain et le Parlement européen est susceptible d'inaugurer une étape institutionnelle importante pour la mise en oeuvre des dispositions du statut avancé et consolider une relation parlementaire régulière et permanente. Evoquant le Sommet Maroc-UE de Grenade, le ministre a rappelé qu'il a été marqué par "un échange positif" entre les deux parties sur plusieurs questions, notamment les réformes macroéconomiques et la lutte contre les effets de la crise financière mondiale. Ce Sommet, a-t-il ajouté, a été également l'occasion d'examiner des questions régionales, notamment les obstacles qui entravent l'intégration maghrébine, la situation au Proche-Orient, la mise en oeuvre de l'Union pour la Méditerranée (UPM), la recrudescence des risques sécuritaires dans la région sahélo-saharienne et la coopération entre les Etats africaines de l'Atlantique. Le ministre a, en outre, enregistré la position européenne vis-à-vis de la cause nationale "fondée sur la nécessité de trouver une solution politique, définitive, durable et acceptable par les parties, sous l'égide des Nations unies". M. Fassi Fihri a, d'autre part, passé en revue les difficultés auxquelles fait face l'UPM à cause de la politique illégale du gouvernement israélien dans les territoires palestinienne occupés, particulièrement dans la ville sainte d'Al-Qods.