Vous êtes ici : Actualités / Economie / Oued Chbika est-il tombé à l'eau ? Le projet touristique Oued Chbika est-il tombé à l'eau ? Ce qui est sûr aujourd'hui c'est que Oued Chbika Développement, filiale marocaine du groupe Egyptien Orascom Construction Industries(OCI), a licencié l'essentiel de son personnel, plus d'une quarantaine y compris le personnel en charge de la gestion du site à la province de Tan Tan, selon nos sources. « Le bureau situé au boulevard des FAR à Casablanca fermera ses portes dans les jours qui viennent pour ne garder qu'une simple représentation se positionnant au milieu de la rue Ali Abderrazak », confie une source bien informée. Ajoutant que bon nombre d'employés et cadres égyptiens ont été renvoyés vers leur pays d'origine. «Les salariés remerciés ont reçu l'intégralité de leurs droits et toutes les indemnités y afférentes. L'administration nous a expliqué que le motif tient à des considérations purement économiques en lien avec ce qui se passe en Egypte. On nous a promis en outre une reprise de l'activité vers le début de l'année prochaine, après ce licenciement temporaire», est-il détaillé. En attendant, le contexte socioéconomique et politique prévalant aujourd'hui au pays des Pharaons ne laisse pas présager de beaux jours. La crise politique actuelle dénote d'une dissension institutionnelle et d'une déchirure partisane assez graves à même de bloquer toute lueur d'espoir renvoyant dos-à-dos les parties conflictuelles au pouvoir. Dans la foulée de cet avenir incertain, il semble que le groupe Orascom Development a réorienté ses stratégies d'implantation à l'international. Des signes avant coureurs portant à croire que le «désengagement provisoire» des égyptiens renferme des raisons bien au delà de la partie visible de l'iceberg c'est-à-dire la crise. Le doute étant permis, des pistes de questionnement demeurent sur les relations d'affaires entre les deux partenaires Oued Chbika Development détenant 65% du capital et CDG Développement (35%). Le groupe égyptien vient de décrocher un projet d'infrastructures en Arabie saoudite de 420 millions de dollars. Ses ambitions stratégiques se sont concrétisées par le rachat de la société mère hollandaise, OCI NV de la totalité des actions(100%) d'OCI Egypt. L'offre publique d'achat obligatoire devrait attendre l'avis du bureau de consulting mandaté à cet effet, suite à la décision prise hier par le conseil d'administration. À noter que cette offre programmée auparavant avait buté sur les impôts impayés cumulant plus de 7 milliards de livre égyptienne(1DH=0,82Livre égyptienne). Un chantier désert Par ailleurs, alors que la première phase du projet de la première ville touristique intégrée du Maroc sur l'océan Atlantique devrait être achevée en 2015, voici qu'aujourd'hui le chantier est désert et les signes de travaux sont quasiment inexistants. Il faut mentionner aussi que le gouvernement marocain qui a signé l'accord avec les égyptiens en 2007 s'est rattrapé dernièrement en avouant revoir ses politiques d'implantation des stations balnéaires y compris celle de Oued Chbika. L'objectif aujourd'hui est d'opter pour une stratégie graduelle en phase avec les ambitions sectorielles et les moyens à disposition comme l'a indiqué le ministre du tourisme, Lahcen Haddad. La Vision 2020 devrait ainsi répondre aux lacunes stratégiques d'antan, mettant à profit toutes les opportunités disponibles. Ne serait-ce que dans le cadre de la mise en place d'une adéquation entre une offre touristique très ambitieuse et une demande fouettée par la crise mondiale.