A ce rythme de croissance urbanistique, l'image faite seulement de plages au sable fin et d'eau claire n'est plus complète. Dakhla est en passe de devenir à elle seule un pôle urbain niché à l'extrême sud du Sahara. Quoi de plus normal pour une ville qui constitue « la plus importante concentration urbaine de la région » et qui compte pas moins de 100 000 habitants ! Un poids démographique important et en constante progression, de bonnes et nouvelles infrastructures, ainsi que des potentialités naturelles hors-normes, les atouts de la perle du Sahara ne maquent pas. Plusieurs études ont donc été lancées notamment par l'Agence urbaine Oued Eddahab-Aousserd sur l'ensemble des questions relatives à un développement urbain optimal de la ville. Une réelle identité architecturale Il est question de développer les potentialités, de dynamiser l'économie locale et de renforcer l'identité de la ville. Sans oublier que l'identité architecturale reste un élément majeur dans ce processus en particulier, certains le qualifient de point noir du développement urbain en général au Maroc, car « il suffit de lever les yeux pour le comprendre ». L'Agence urbaine indique que l'absence de référentiel, valeurs, concepts et éléments architectoniques, offrant, de surcroît, aux acteurs concernés des orientations générales en matière d'urbanisme, d'architecture et de paysage urbain; l'a incité à lancer une étude relative à la charte architecturale, urbanistique et paysagère de la ville. « Il s'agit d'un document référentiel offrant aux investisseurs privés ou publics une orientation générale dans le domaine urbanistique et architectural, elle vise à proposer les adaptations qui s'imposent pour une production architecturale adaptée aux spécificités régionales et aux besoins futurs d'un développement durable », explique l'AU. Actuellement, l'étude est achevée et soumise à l'approbation des autorités locales et des conseils élus pour sa mise en œuvre. A noter qu'un travail relatif à l'application de ladite charte a été élaboré par les services de l'Agence urbaine, au niveau du principal axe urbain de Dakhla, à savoir l'avenue Al Walae. Des combinats pour décongestionner la ville « Le développement urbain de Dakhla a été marqué par la valorisation d'un grand nombre de sites, mais souvent sans harmonie d'ensemble », indique une note de l'AU. Cette dernière précise que la ville de Dakhla concentre plus de 85 % de la population de la région. Une situation aux répercussions négatives sur la ville elle-même, seul pôle urbain de la région. Ainsi, l'étude lancée sur l'identification des centres ruraux émergents dans la région offrant les capacités nécessaires pour attirer des migrants d'origine rurale a fait ressortir les centres émergents potentiels suivants : El Argoub, Bir Gandouz, Bir Anzarane, Imlili. Et afin d'assurer une fédération des ressources, une capitalisation des acquis et une création d'un environnement optimal, l'accouplement de ces centres émergents sous forme de combinats spatialement individualisés a été jugé opportun. Il s'agit des combinats Bir Gandouz-Lamhiriz, Grand Dakhla (EL argoub-N'tireft), Bir Anzarane-Imoutlane et Imili-Labouirda. Plan de déplacements urbains Bien que la ville ne souffre pas actuellement de dysfonctionnements au niveau de la circulation urbaine, une dynamique constante est toutefois perceptible et qui, selon la directrice régionale de l'AU Hayat Sabri, interpelle une stratégie anticipative pour éviter les problèmes de déplacements dans l'avenir. Dakhla est ainsi devenue l'une des rares villes du royaume à avoir fait du plan de déplacements urbains (PDU) une pierre angulaire de son aménagement urbain. Le but étant de se préparer à maîtriser les futurs flux de circulation urbaine à l'horizon 2020. L'étude lancé par l'Agence urbaine de Oued Eddahab-Aousserd en 2011 fixe parmi ses objectifs la réglementation de la circulation dans la ville, l'organisation des places de parking pour véhicules et camions et l'apaisement de la circulation urbaine. Le besoin en solutions nouvelles aux problèmes de déplacements urbains permettant une adéquation entre le développement urbanistique et la circulation urbaine étant une nécessité. Cependant, le premier diagnostic de cette étude fait état de l'absence d'un réseau routier reliant certains quartiers au centre-ville à cause du développement rapide du logement économique, notamment dans le nord et l'ouest de la ville. Aussi, l'une des problématiques majeures soulevées par l'étude réside dans l'accès des camions poids lourds au centre-ville et le manque d'infrastructure routière, pourtant nécessaire pour acheminer notamment les matériaux de construction. Aménagement et de restructuration des quartiers sous-équipés La zone d'étude regroupe les quartiers Arrahma, Alghofran, Essalam et Al Massira, créés sur une période de 20 ans, s'étalant entre 1980 et 2000, et dont la valorisation se poursuit toujours. Il est question d'une superficie de 150 ha, soit 20 % de la surface urbanisée de la ville, et plus de 20 000 habitants, soit environ 20 % de la population de la ville. Selon l'AU, l'étude dépasse le cadre classique d'un renforcement des équipements d'infrastructure des quartiers concernés. Elle vise principalement l'intégration physique, fonctionnelle et symbolique de ces quartiers à la ville de Dakhla. L'Agence urbaine prévoit donc un plan de restructuration « document de référence en matière de gestion urbaine qui permettra d'une part, de guider les interventions dans ce sens, et d'autre part, d'inaugurer le processus de dotation de la ville de Dakhla d'un arrêté permanent de voirie et de construction ». il est également question d'aboutir à l'identification des actions concrètes à mener par l'établissement des fiches-actions concernant tous les niveaux d'intervention dans les quartiers objet de l'étude de restructuration et la réalisation des montages institutionnels des actions de restructuration, ainsi que les moyens organisationnels et pédagogique nécessaires à leur concrétisation. Réappropriation de l'axe côtier et plan vert Et afin d'atteindre une valorisation optimale de la ville, l'Agence urbaine indique insiste sur la réappropriation de ses deux façades maritimes, à savoir : la baie et l'océan, tout en faisant de la corniche un axe principal de rénovation spatiale et de développement économique. Selon la même source, plusieurs dysfonctionnements urbains ont résulté du processus d'urbanisation s'étalant de la rive donnant sur la Baie de Oued Eddahab vers celle de l'Atlantique. Ainsi, l'aménagement de l'axe côtier aura comme objectifs de valoriser les vues panoramiques donnant sur la mer, le doter d'équipements publics valorisants, d'activités d'animation et de lieux emblématiques attractifs, ainsi que rendre la structure de l'espace plus lisible et plus fonctionnelle. En étude également, le plan vert de Dakhla et qui consiste à doter la ville d'une « nouvelle identité paysagère », tout en préservant les particularités du cadre naturel environnant. Difficile, mais pas impossible. Bien que dans les conditions climatiques de la région restent hostiles à la verdure. L'étude en est à sa phase d'analyse-diagnostic, pour une élaboration des propositions à court, moyen et long termes ainsi que des orientations stratégiques pour le développement et l'évolution du patrimoine paysager de la ville prévu pour la phase suivante.