Chacun a l'équipe nationale qu'il mérite. Les Marocains ont la leur. A Dar Essalam, les poulains de Rachid Taoussi ont chuté lourdement face à la Tanzanie (3-1) pour voir leur rêve de se qualifier au Brésil s'éloigner de plus en plus. Lors de cette 3e journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2014, Rachid Taoussi et ses joueurs ont failli. A qui incombe la faute ? Tout le monde dira que cela vient des joueurs et de l'entraîneur. Les Marocains ont débuté malgré cela le match avec l'ambition d'empocher les trois points qui les laisseraient en lice. Rien de cela. Devant le public Tanzanien venu encourager son équipe au stade national Benjamin Mkapa, les Taifa Stars n'ont pas démérité. Ils ont démontré qu'ils sont une grande équipe et ont mis en échec les plans de notre sélectionneur national, Taoussi. Ce dernier a démontré ses limites devant les capacités du Danois Kim Poulsen. Le Maroc a certes résisté tout le long de la première période (0-0), mais dès la reprise du jeu en seconde période, le mur s'est effondré. Le masque est tombé. Poulsen a très bien étudié le jeu du Maroc : il était en Afrique du Sud et a suivi de près les matchs de l'équipe nationale. A maintes reprises, il avait dit que « le Maroc ne lui faisait pas peur ». Finie donc cette épopée où les « Lions de l'Atlas » rugissaient dans la moitié sud du continent. Preuve en est le score de ce dimanche. Un séisme pour le football national qui n'est pas à sa première débâcle. Dar Essalam serait le tombeau du rêve marocain de partir au Brésil en 2014 pour un cinquième mondial. Samata crève l'abcès Personne ne le connaît, mais il était le héros de la rencontre. L'homme par où le danger est arrivé : Mbwana Samata. L'attaquant ne joue pas à Arsenal ni à Manchester United, il évolue au Tout Puissant Mazembé au… Congo. Samata a donné du fil à retordre à la défense marocaine. C'est lui qui a inscrit deux des trois buts de cette rencontre à la 67e et 80e. Tout cela devant les yeux de la défense nationale composée de Bergdych, Hamal, Chakir et Belakhdar. Avant Samata, un autre joueur moins connu, Thomas Ulimwengu avait ouvert la marque pour les Taifa Stars à la 46e, une minute après son entrée en jeu. Le coaching de Poulsen a primé. En difficulté, le coach national ne savait plus où donner de la tête, tout comme son attaquant Hamza Abourazouk. Le joueur du Raja a manqué le cadre plus d'une fois. « La chance n'y était pas », finit-il par dire à son retour. Abourazouk, lors d'une action ratée, s'est tourné vers le public tanzanien pour leur dire : c'en est assez ! Superstitieux, il a cru que cela allait s'arrêter. En vain. Il n'a fait que rater depuis la première minute du match, et quand on rate, on reçoit forcément des buts. Après le match, Rachid Taoussi s'est demandé s'il fallait qu'il rentre « pour marquer ». Pourtant, personne ne lui demande cela. Il faut juste trouver ceux qui vont le faire. Taoussi est responsable du schéma tactique et technique qui aidera ces joueurs à trouver le fond des filets. Depuis son arrivée à la tête de l'équipe nationale, il avait déclaré qu'il avait trouvé le noyau dur qui formera son équipe. D'après ce qu'on a vu face à la Tanzanie, il a tort. Défense cherche défenseurs Il faut le dire : Lamyaghri n'a aucune responsabilité dans les trois buts de la Tanzanie. Le Wydadi, qui annoncerait sûrement sa retraite nationale après cette débâcle, a été l'homme du match, encore une fois. Par contre, les joueurs de sa défense sont à blâmer, surtout du côté de Bergdych et Chakir. Poulsen a remarqué que ce côté souffre : lenteur, nonchalance, condition physique à plat. Les locataires de cette partie du terrain avaient mauvaise mine. Le Danois l'a vite compris. Il a fait entrer son ailier « super-sonic », Thomas. Premier ballon, premier but. Les débordements de ce joueur étaient fatals. Chakir devait faire obstruction de son corps pour l'arrêter. Cela n'a pas marché. Les centres de Thomas ont abouti. Grâce à lui, Samata a pu inscrire ses deux buts. Côté marocain, entre vitesse et précipitation, les attaquants nationaux se sont emmêlé les pinceaux : trop d'occasions, aucune concrétisation. Nous ne parlerons pas du but d'El Arabi à la dernière minute (3-1), puisque c'était un cadeau du gardien tanzanien. Avec cette déroute monumentale, le Maroc peut dire adieu à la coupe du monde au Brésil. La Côte d'Ivoire pointe à la première place avec sept points (les Eléphants ont écrasé la Gambie 3-0 lors de cette 3e journée), suivie de la…Tanzanie avec six points. Tout penche donc vers une qualification des amis de Drogba au Brésil. Le Maroc recevra la Gambie et la Tanzanie lors des prochaines journées avant de se déplacer à Abidjan pour affronter les Ivoiriens qui auraient certainement empoché le ticket de la qualification.