Les travaux de la 10e assemblée générale du Conseil académique de la Rabita Mohammedia des oulémas se sont tenus samedi dernier à Marrakech au cours desquels a été présenté le bilan des activités de cette instance. Quelles sont les réalisations accomplies par cette instance depuis sa création jusqu'à ce jour ? D'abord, il faut rappeler quelques dates clés de la vie de la Rabita Mohammedia des oulémas. Cette institution a connu un tournant en 2004. A cette époque, le souverain a exhorté les oulémas de s'activer pour faire sortir la Rabita de sa longue hibernation. Deux ans plus tard, parut le dahir organisant cette instance qui la rehausse en fondation d'utilité publique. Elle change également d'appellation. Elle était nommée « Rabita des Oulémas du Maroc » et est devenue «Rabita Mohammedia des oulémas ». Les membres de la Rabita sont parmi les oulémas les plus renommés du pays. La Rabita travaille en complémentarité avec les autres organes du champ religieux à savoir le ministère des Habous et des affaires islamiques, qui assure le volet administratif, et le Conseil supérieur des Oulémas. Cette instance se charge du volet prêche, fatwa et irchad. La Rabita Mohammedia des Oulémas, elle, s'occupe de la recherche scientifique et anticipatrice. Elle joue le rôle de think-thank entre autres. La Rabita a accompli plusieurs réalisations. Elle a réussi à mettre en place des centres de recherches spécialisés en sciences islamiques. Ils sont en nombre de 14 centres. Ces structures s'attellent à faire la jonction entre le texte religieux et le contexte. Plusieurs ouvrages ont été édités dans ce sens. En 2012, ce sont 62 ouvrages qui ont été produits dont certains sont édités en plusieurs volumes. En terme de production de livres, la Rabita est classée première dans le pays. Sans oublier les revues qui sont publiées régulièrement. Par ailleurs, des unités de recherche ont été créées au sein même de la Rabita dont celle spécialisée dans la question de l'enfance. Une autre unité s'intéresse au domaine de la jeunesse. Nous avons également mis en place une unité sur la prévention des conduites à risque allant de l'extrémisme aux addictions. Cette initiative a permis de mettre en place un réseau des oulémas relais, qui sont aujourd'hui en nombre de 500. Ces derniers travaillent en collaboration avec les oulémas de la Rabita sur les questions et les problématiques des jeunes notamment les addictions. La Rabita Mohammedia des oulémas est très ouverte sur son environnement et sur le monde. Elle a développé plusieurs partenariats. Quels sont les organismes nationaux et internationaux avec lesquels vous travaillez actuellement ? En effet, nous avons développé plusieurs partenariats avec des associations locales et nationales. Nous travaillons en collaboration avec les universités notamment l'université Moahmmed V, l'université Ibn Tofail et l'université Chouaib Doukkali. Nous travaillons aussi en partenariat avec des organisations onusiennes notamment le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) et le fonds mondial de lutte contre le sida. Nous travaillons également en partenariat avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Notre partenariat est axé sur la lutte contre le sida et les addictions. Les Oulémas de la Rabita sont également très sollicités de par le monde pour animer des conférences et séminaires notamment en Egypte, au Vietnam, au Liban, en Inde, au Soudan et aux Etats-Unis. Quelles seront les priorités de la Rabita pour les prochaines années ? Pour les prochaines années, notre action sera axée sur la formation des oulémas et des cadres de la Rabita dans des domaines importants comme la communication et la gestion. Notre but est le renforcement des capacités personnelles de nos oulémas. Aujourd'hui, les défis qui s'imposent sont grands. Il faut donc repenser notre discours pour répondre aux attentes et aux aspirations des populations notamment les jeunes. Nous accordons également un intérêt particulier à la sensibilisation des jeunes aux addictions. Notre plan d'action prévoit des ateliers de formation dans les différentes universités. Nous avons déjà entamé cette action dans les différentes universités. Par ailleurs, nous allons effectuer des recherches sur des problématiques brûlantes comme « l'Islam et les droits de l'Homme » et « l'interprétation du texte religieux ». L'on s'intéressera également à l'impact de l'internet sur l'éducation de nos enfants.