Le statut de l'artiste revient sur le tapis à l'occasion d'une conférence à la faculté de Droit de Casablanca. La conférence a eu lieu le 10 avril. Son objectif est de sensibiliser les étudiants, surtout les Masters de droit des affaires, aux lois relatives aux artistes. Une trentaine d'artistes, la plupart des hommes de théâtre, des cinéastes et des musiciens ont assisté à cette conférence. Mohammed Azhar, professeur de propriété intellectuelle et artistique, a souligné que les artistes ont pour la plupart signifié leur satisfaction du contenu de cette rencontre. «A la fin de cette journée d'études, la plupart des artistes ont demandé qu'il y ait plus de rencontres sur cette question, car ils ont appris des choses sur le statut de l'artiste qu'ils ne connaissaient pas», déclare Mohamed Azhar au Soir échos. Une façon pour ces artistes de témoigner d'un défaut d'information sur le statut de l'artiste. «Beaucoup d'artistes se demandent encore à quoi sert ce statut de l'artiste et de quelle manière ils peuvent en profiter», souligne une source ayant souhaité garder l'anonymat. Le statut de l'artiste a vu le jour en 2005. Ce statut consiste en un ensemble de lois, certaines sont entrées en application avec la Carte de l'artiste et la mutuelle des artistes, mais d'autres volets restent en suspens. «L'entreprise artistique, l'agence de services artistiques, les avantages de la Carte de l'artiste, le texte sur les artistes étrangers au Maroc, sont autant de textes d'application qui n'ont pas encore vu le jour», souligne Hassan Nafali, vice-président de la Coalition marocaine des arts et de la culture. La rencontre à la faculté de Droit de Casablanca, a été l'occasion également de revenir sur les conflits qui opposent les syndicats d'artistes à l'Etat à la veille de la publication du statut de l'artiste. «L'état ne voulait pas prendre en charge la couverture maladie, les syndicats ont insisté pour y ajouter l'engagement du gouvernement à y contribuer avec une enveloppe financière», déclare Mohamed Azhar qui est également membre du Syndicat des professionnels du théâtre. Les insuffisances dans l'application du statut de l'artiste étaient également au centre de cette conférence. «Les juristes présents ont insisté sur l'ajout d'un code des investissements concernant l'entreprise artistique. Ce qui signifie que le producteur doit bénéficier de dégrèvements fiscaux», ajoute Mohamed Azhar. Depuis la publication du statut de l'artiste et l'attribution de la Carte de l'artiste tous les artistes reconnaissent l'utilité de cette carte et ses avantages. «La Carte de l'artiste est une reconnaissance, maintenant il faudrait que les avantages suivent», déclare Hassan Nafali. Mais une question se pose : Pourquoi ce retard dans les textes d'application ? «En réalité, il n'y a pas de retard lorsqu'on voit comment les textes de lois voient le jour ailleurs dans le monde, cela prend du temps», déclare le vice-président de la Coalition marocaine des arts et de la culture avant d'ajouter : «les syndicats disent qu'il y a un retard pour faire avancer les choses c'est pour le bien des artistes ». Carte de l'artiste : Quels avantages ? La Carte de l'artiste en est à sa troisième vague. Les artistes, pour la plupart, contestent l'utilité de cette carte. Selon une source du ministère de la Culture souhaitant garder l'anonymat, l'entrée en vigueur de nouveaux textes d'application devrait permettre aux concernés de bénéficier de plusieurs avantages comme par exemple les réductions sur les transports et l'accès aux services sociaux.