Au cours du deuxième trimestre de 2012, l'Indice de confiance des ménages (ICM) a enregistré une baisse de 5,1 points par rapport à son niveau au même trimestre de l'année 2011 et de 2,2 points par rapport au premier trimestre de 2012. plus de 9 ménages sur dix pensent que les prix des produits alimentaires ont augmenté dans le passé et plus de sept sur dix pensent qu'ils continueront à augmenter dans le futur. Les sorties médiatiques et le franc-parler de Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement, les discours rassurants de certains ministres et les louanges des institutions internationales en faveur de la résilience de l'économie du Maroc, ne peuvent pas freiner la chute du moral des ménages marocains. Ces derniers dépriment de plus en plus et affichent un pessimisme sans précédent. Au deuxième trimestre de 2012, l'ICM (Indice de confiance des ménages), non corrigé des variations saisonnières, a, en effet, continué sur sa tendance baissière entamée depuis le quatrième trimestre de 2011, enregistrant ainsi la troisième baisse consécutive, soit la dernière note du HCP relative à cet indice. Il s'est établi à 80,7 points contre 82,9 points au trimestre précédent et 85,8 points un an auparavant, soient des baisses respectives de 2,2 et de 5,1 points. Cette évolution de l'ICM est le résultat d'une baisse quasi généralisée de ses différentes composantes, que ce soit au niveau du chômage, de la situation financière, du niveau de vie, de l'inflation ou encore de la capacité d'épargne, la majorité des indicateurs de cet indice de confiance enregistrent une détérioration inquiétante. Les ménages s'attendent à une détérioration de leur niveau de vie Ainsi, l'opinion des ménages concernant les perspectives d'évolution du niveau de vie en général s'est détériorée au deuxième trimestre de 2012 et ce, aussi bien en comparaison avec le trimestre précédent qu'avec le même trimestre de 2011. Le solde de cet indicateur s'est dégradé de 2,2 et 9,1 points respectivement. Pour ce qui est de l'évolution passée du niveau de vie, l'appréciation des ménages s'est améliorée par rapport au trimestre précédent (solde en hausse de 4,4 points) mais reste en détérioration par rapport au même trimestre de 2011 (-4,8 points). Par rapport à l'évolution du chômage, au deuxième trimestre de 2012, 64,4 % des ménages anticipent une hausse du nombre de chômeurs pour les 12 mois à venir. Avec 15,8 % qui anticipent plutôt une baisse, le solde de cet indicateur s'établit ainsi à un niveau négatif de -48,6 points, soit une détérioration de 4,5 points par rapport à son niveau un trimestre auparavant et de 2,6 points par rapport au même trimestre de 2011. Moment inopportun pour acheter Pire encore, au deuxième trimestre de 2012, 57,8 % des ménages considèrent que le moment n'est pas opportun pour faire des achats de biens durables alors que 20,4 % pensent le contraire. Le solde relatif à cet indicateur s'établit ainsi à -37,4 points. Il s'inscrit en baisse de 4,9 points par rapport au trimestre précédent mais reste en légère hausse de 1,6 point par rapport à la même période de 2011. Un coup dur pour les dépenses de consommation finale des ménages qui pourraient accuser le coup les prochains mois, surtout lorsqu'on sait que la demande interne est, entre-autres, la principale locomotive de la croissance économique du royaume. Par ailleurs, au deuxième trimestre de 2012, l'opinion des ménages sur leur situation financière actuelle et sur ses évolutions passée et future se détériore aussi bien par rapport au trimestre précédent que par rapport au même trimestre de 2011. Concernant leur situation financière actuelle, 57,9 % déclarent ajuster leurs dépenses à leur revenu, 36,6 % s'endetter ou puiser dans leur épargne et seuls 5,5 % déclarent épargner. Le solde de cet indicateur s'établit ainsi à un niveau négatif de 31 points, en baisse de 5,6 points par rapport au trimestre précédent et de 3,9 points par rapport au même trimestre de 2011. Pour ce qui est des évolutions passées et futures de leur situation financière, les soldes relatifs à ces deux indicateurs enregistrent des baisses de 2,5 points et 0,1 point respectivement par rapport au trimestre précédent et de 7,7 et 9,2 points respectivement par rapport au même trimestre de 2011. Forte anticipation d'une hausse des prix des produits alimentaires Par ailleurs, en plus des sept indicateurs composant l'ICM, l'enquête fournit des données sur les perceptions des ménages relatives à d'autres aspects notamment l'évolution des prix. C'est ainsi que les ménages ont le sentiment que les prix des produits alimentaires ont augmenté et qu'ils augmenteront davantage au cours des 12 prochains mois. Au deuxième trimestre de 2012, plus de 9 ménages sur dix (91,6 % contre 92,4 % au trimestre précédent et 89,4 % un an auparavant) pensent que les prix des produits alimentaires ont augmenté dans le passé et plus de sept sur dix (73,4 % contre 72,3 % et 66,6 % respectivement) pensent qu'ils continueront à augmenter dans le futur. Cette crainte d'une inflation future conjuguée aux autres inquiétudes révélées ci-dessus notamment sur le volet du chômage ou encore le niveau de vie, reflète le sentiment d'insécurité et de manque de visibilité que ressentent les citoyens par rapport à leur avenir. Ceci tout en sachant que l'économie marocaine a pu tirer son épingle du jeu en 2011 et durant le premier semestre de cette année grâce à la demande interne. Cette situation perdurera-t-elle les prochains mois ? Dur dur d'épargner Les ménages sont toujours pessimistes quant à leur capacité à épargner dans les mois à venir, 81,8 % d'entre eux pensent ne pas pouvoir épargner au cours des 12 prochains mois. Cette proportion est restée quasi stable au cours des derniers mois (81,3 % au premier trimestre de 2012 et 81,7 % au cours du deuxième trimestre de 2011). * Tweet * *