La crise syrienne est à l'ordre du jour du sommet Union européenne-Russie. Réunis à Saint-Pétersbourg, les Européens tentent d'infléchir la position de Vladimir Poutine, tandis que les affrontements continuent en Syrie. Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, Vladimir Poutine, président de la Russie et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, à Saint-Pétersbourg en Russie, hier. Réunis depuis dimanche soir à Saint-Pétersbourg en Russie, Européens et Russes évoquent la situation en Syrie. Avant un dîner dimanche soir en l'honneur de la délégation européenne, composée de Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, et Catherine Ashton, haute représentante de la diplomatie européenne ; cette dernière s'est entretenue avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à propos de la crise nucléaire iranienne et surtout de la Syrie. À ce sujet, Ashton a déclaré que le rôle de la Russie était « crucial pour le succès du plan Annan », selon un communiqué publié après l'entretien. « L'Union européenne souhaite coopérer étroitement avec la Russie pour trouver un moyen de mettre fin à la violence et de soutenir ce plan », a poursuivi la chef de la diplomatie européenne, avant d'ajouter qu'elle avait eu un entretien téléphonique dimanche avec Kofi Annan, à la suite duquel ils ont tous deux conclu que la crise avait atteint un « stade critique ». La Russie reste toutefois inflexible. Poutine contre le départ d'el-Assad Sergueï Lavrov, qui s'est lui aussi entretenu avec l'ancien secrétaire général de l'ONU, a déclaré que la Russie était prête à réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour coordonner les efforts internationaux. Lavrov a tout de même ajouté qu'il « ne pense pas » que le Sommet de dimanche et lundi pourrait permettre de combler les divergences. Fidèle alliée de Damas, la Russie a opposé, par deux fois, son veto, au Conseil de sécurité de l'ONU, à des résolutions condamnant le régime syrien. Dernier allié de la Russie dans la région, la Syrie est l'un des principaux importateurs d'armes de la Russie. Cette dernière compte d'importantes installations militaires dans le port de Tartous en Syrie, et refuse toujours le départ de Bachar el-Assad comme préalable à toute transition politique. Vendredi, lors de sa première rencontre avec le président français François Hollande, Vladimir Poutine avait réitéré son refus à des sanctions contre la Syrie ainsi qu'une intervention militaire. Fort du soutien de son allié russe, le président syrien Bachar el-Assad a réaffirmé, lors de son premier discours de janvier, sa détermination à écraser la révolte ayant éclaté plus d'un an déjà. « Il n'y aurait pas de compromis dans la lutte contre le terrorisme », a déclaré le président syrien, avant de souligner que la sécurité du pays était « une ligne rouge » et qu'il défendrait son pays « à n'importe quel prix ». Ce discours intervient alors que les affrontements continuent entre soldats et rebelles syriens, accentuant un peu plus les craintes de déclenchement d'une guerre civile. Lundi, des combats meurtriers ont opposé rebelles et soldats du régime, malgré la présence de quelque 300 observateurs de l'ONU, après un cessez-le-feu proclamé le 12 avril dans le cadre du plan du médiateur de l'ONU, Kofi Annan, et de la Ligue arabe, un plan qu'aucune des deux parties ne semble respecter. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), deux rebelles ont péri dans la province d'Idleb dans le nord-ouest du pays. Et dimanche, jour du discours, 46 personnes, dont 19 civils, 19 soldats et 8 rebelles ont péri dans les violences, toujours selon l'OSDH. Lors de son discours, el-Assad a une fois de plus réitéré la thèse du complot fomenté par l'étranger, avant d'écarter toute option de dialogue avec l'opposition qui, selon lui, collabore avec l'étranger. Vers un plan B L'opposition a, quant à elle, interprété le discours du chef de l'Etat comme une volonté de « poursuivre la répression dans le sang », dix jours après le massacre de Houla, ayant fait plus d'une centaine de morts. Un massacre que continue à nier le régime syrien, le président l'ayant encore une fois répété lors de son discours. Kofi Annan, qui commence a perdre espoir quant à la réussite de son plan, après avoir laissé entendre que sa médiation avait atteint ses limites samedi lors d'une réunion ministérielle arabe à Doha, a réclamé un « réexamen en profondeur » de la stratégie de sortie de crise, une sorte de «plan B». * Tweet * * *