La Banque mondiale a publié récemment un rapport intitulé « Moyen-Orient et Afrique du Nord : la solution miracle pour l'emploi », où elle définit le terme miracle et présente les pays où ce phénomène est survenu. Le Maroc a connu son miracle en 1995. Son chômage a diminué de 23 % en 1995, 14 % en 1999 et 12 % en 2003. Dans son dernier rapport baptisé Moyen-Orient et Afrique du Nord : la solution miracle pour l'emploi, la Banque Mondiale passe au crible les pays dans lesquels sont survenus des miracles de l'emploi. Et par miracle, la Banque désigne des épisodes de baisses substantielles et durables en matière de chômage. Plus spécifiquement, une période prolongée de réduction du chômage est considérée comme un miracle de l'emploi si certaines conditions sont remplies. Les conditions du miracle Il s'agit notamment d'un taux de chômage qui diminue d'au moins 3 points de pourcentage sur une période de 4 ans, avec une diminution qui représente au moins 25 % du taux initial total du chômage. Le niveau du taux de chômage doit également rester en dessous du nouveau taux pour encore au moins 3 années. Il faut également que le taux de chômage diminue de manière drastique au cours de la première année du miracle et enfin, qu'au cours des 7 précédentes années, aucun miracle n'ait déjà démarré. Le Maroc et l'Algérie, des exceptions régionales Sur l'ensemble des pays étudiés de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, l'Algérie et le Maroc sont les deux seuls à avoir connu des miracles de l'emploi lors les trois dernières décennies. Les deux pays ont été témoins de grosses baisses de chômage après une période de chômage exceptionnellement élevée. Au Maroc, le chômage a diminué pour se situer de 23 % en 1995, à 14 % en 1999 et 12 % en 2003. Le taux de chômage en Algérie a, pour sa part, diminué de 30 % en 2000 à 18 % en 2004 et 14 % en 2007. Ces réductions importantes des taux de chômage ont été accompagnées à la fois par l'accélération de la croissance et une réglementation plus souple. Malgré ces points communs, les deux pays ont eu chacun des éléments spécifiques de leurs miracles de l'emploi. Au Maroc, la baisse du chômage a été le résultat de réformes rapides dans la seconde moitié des années 1980, y compris la stabilisation macroéconomique, la dévaluation, la libéralisation progressive et la dérégulation économique, ainsi que le lancement d'un programme de privatisation. Ensemble, ces réformes ont augmenté l'efficacité des investissements et jeté une base solide pour le développement du secteur privé.