L'année 2011 n'a pas été au rendez-vous pour Lafarge Ciments. Le cimentier, qui a habitué la place à des indicateurs en hausse, affiche un repli de -0,9% de son résultat net part du groupe à fin 2011 pour s'établir à 1,66 milliards de dirhams. Pourtant, le chiffre d'affaires du cimentier a avancé de 4% à 5,56 milliards de dirhams à fin 2011, malgré un contexte marqué par une concurrence acharnée. Pour expliquer ce repli, Pierre Damnon, administrateur directeur géneral de Lafarge Maroc, met en cause le renchérissement de 13,5% des coûts des intrants, essentiellement les combustibles (coke de pétrole), qui n'a pas été répercuté sur le prix de vente. Toutefois, le cimentier a pu atténuer l'impact de ces éléments défavorables essentiellement grâce à la hausse des volumes vendus. Progression des différentes activités En effet, au niveau de l'activité cimentière, les ventes de Lafarge ont enregistré une hausse de +5,7% par rapport à fin décembre 2010. Elles s'établissent à près de 6 millions de tonnes, soit 42 KT de plus que son record de 2009. La part de marché de Lafarge Maroc se place ainsi à 37,1% contre 38,9% l'année précédente. Ce décalage s'explique par l'impact de la montée en puissance de Ciments de L'Atlas (Cimat), avec ses deux sites de Ben-Ahmed et Beni Mellal, et les réactions engendrées aux niveaux des marchés de proximité de Lafarge par ses concurrents historiques. Concernant l'activité bétons, celle-ci a également enregistré une progression de +15%, à travers la filiale Lafarge Bétons, qui a conforté ainsi sa position de leader dans le marché. « Cette progression a été réalisée grâce au dynamisme de la région centre », a noté Pierre Damnon lors de la conférence de présentation des résultats de Lafarge, qui s'est tenue hier à Casablanca. Le dispositif commercial s'est également enrichi par l'ouverture de 2 nouvelles centrales à Marrakech et Fès. Pour des combustibles alternatifs L'activité Granulats a pour sa part enregistré une évolution significative de ses ventes de +35% après la mise en service d'un nouveau concasseur tertiaire et d'une nouvelle station de lavage du sable. Enfin, l'activité chaux, dont l'usine de Tlat Loulad à Khouribga, fruit d'un partenariat avec le groupe espagnol Calcinor, a démarré en février 2011, a enregistré des ventes en progression de +43,3% par rapport à 2010 grâce à l'élargissement de son portefeuille de clients. Eu égard à ces résultats, le conseil d'administration a proposé la distribution d'un dividende de 66 DH. Sur le plan des perspectives et dans la mesure où le marché marocain montre un dynamisme certain en début d'exercice, Lafarge Maroc envisage une autre année de croissance en 2012. Cette croissance est essentiellement impulsée par les mesures d'incitations fiscales mises en place pour encourager le logement social et par les travaux engagés dans les secteurs de l'infrastructure portuaire et autoroutière. De ce fait, le cimentier s'engage à poursuivre la mise en œuvre de ses plans d'actions visant à se différencier de ses concurrents et à apporter plus de valeur ajoutée à ses clients. Lafarge Maroc entend également continuer à renforcer l'ensemble de ses performances industrielles et à développer de nouvelles filières de combustibles alternatifs pour réduire ses coûts.