La procrastination consiste simplement à remettre au lendemain ce qui peut être fait aujourd'hui. Un comportement séduisant à bien des égards, mais qui peut être pathologique, se révèle souvent difficilement supportable pour l'entourage et a parfois de lourdes conséquences matérielles. Signer le bulletin de notes du petit dernier ? Demain. Remplir la déclaration d'impôts ? Ce week-end. Prendre rendez-vous avec le dentiste ? La semaine prochaine. Réviser pour le bac ? Pendant les vacances. Aller voir sa vieille mère ? Plus tard….. «La procrastination c'est une défense immunitaire face à une société extrêmement rude, un moyen positif de se défendre des assauts du monde contemporain», assure David d'Equainville, fondateur des éditions Anabet. Il a lancé un site internet dédié à cette pratique (www.demaincestbienaussi.com) et édite en France un livre consacré à ce sujet de société, «Demain c'est bien aussi». La journée du 25 mars est «tout sauf un mot d'ordre», explique-t-il. C'est l'occasion «d'appuyer sur la touche pause, un temps de mise à distance, de réflexion». Quant au livre, il «aborde la procrastination d'un point de vue positif», indique-t-il. Traduit de l'allemand (30.000 exemplaires ont été vendus en Allemagne), il «nous montre comment adapter le monde extérieur à nos capacités d'organisation limitées». Kathrin Passig et Sascha Lobo listent ainsi «10 choses que l'on peut laisser tomber sans mauvaise conscience», comme «contracter des assurances superflues», «ranger ses dossiers dans son ordinateur» ou «essuyer la vaisselle : cela se fera tout seul tôt ou tard». Les procrastinateurs sont nombreux. Selon Passig et Lobo, «les activités de procrastination occupent environ un tiers du temps de veille quotidien d'un étudiant». Et 20 à 30% de la population globale est considérée comme «lourdement procrastinatrice». («Demain, c'est bien aussi. Ou comment régler ses affaires sans aucune discipline personnelle», par Kathrin Passig et Sascha Lobo, Anabet éditions, 320 pages, 19 euros, parution le 23 avril).