La Conférence internationale sur le contrôle du cancer au Moyen-Orient et en Afrique s'est clôturée ce samedi à Marrakech. Réunissant plus de 300 personnes, issues de 25 pays, cette conférence manifeste la volonté du Maroc de renforcer la coopération Sud-Sud. Le cancer est aujourd'hui l'une des causes les plus fréquentes de mortalité. En 2010, plus d'un million de nouveaux cas et 800 000 décès ont été enregistrés dans la région Moyen-Orient et Afrique. A titre d'indicateur, les victimes du cancer dans la région sont plus nombreuses que les personnes qui meurent du sida, de la malaria et de la tuberculose. Et la situation est appelée à s'aggraver. « Les projections du Centre International de recherche sur le Cancer, dépendant de l'OMS, donnent une augmentation sur les 10 prochaines années, de 170%, qui toucheront les pays du tiers monde, et parmi lesquels l'Afrique en tête », explique au Soir-échos le Professeur Moulay Tahar Alaoui, président du comité scientifique de l'Association de lutte contre le cancer Lalla Salma (ALSC). « Le Centre International de recherche sur le cancer, dépendant de l'OMS, donne une augmentation sur les 10 prochaines années, de 170%, qui toucheront les pays du tiers monde». Inégalités d'accès aux soins Il y a donc urgence à faire du cancer une priorité de santé publique. D'autant plus que 40% des cas de cancer peuvent être évités par la prévention. En plus de la sensibilisation, « l'accès aux soins doit être une priorité nationale », a tenu à souligner le Docteur Rachid Bekkali, directeur exécutif de l'ALSC. Or, en Afrique et au Moyen-Orient, de profondes disparités de dépistage et d'accès aux traitements existent. Alors que la propagation du cancer ne connaît pas de limites géographiques, les moyens matériels et les ressources humaines, eux, varient quant à eux grandement entre et au sein même des pays de la région. Consciente de ces inégalités, l'Association de lutte contre le cancer Lalla Salma (ALSC) a impulsé cette Conférence internationale de Marrakech, avec l'objectif de renforcer la coopération Sud-Sud. Le cancer au Maroc Deux registres de population ont été établis par l'Association Lalla Salma pour recenser les cas de cancer dans le Royaume. Chaque année, ce sont 30 500 nouveaux cas qui apparaissent. « Le cancer le plus fréquent est celui du sein, 36.7%, suivi par celui du poumon 24% et enfin celui du col de l'utérus 12,7 %», nous détaille le Professeur Moulay Tahar Alaoui, président du comité scientifique de l'Association. Grâce à un partenariat entre l'Association et le Ministère de la Santé, un plan national de prévention et contrôle a été mis en place pour la période 2010-2019. L'Appel de Marrakech A l'issue des 3 jours de débats et ateliers, les participants ont lancé l'Appel de Marrakech. « L'Appel de Marrakech constitue une feuille de route pour traduire notre engagement collectif », a expliqué Latifa El Abida, SG de l'ALSC. Celui-ci comporte notamment plusieurs recommandations, telles que la démocratisation de l'accès au vaccin anti-HPV et la mise en place de plan national de prévention et de contrôle du cancer, à l'instar du Maroc qui s'est doté d'un Plan pour la période 2010-2019. En parallèle, six conventions de coopération ont également été signées entre l'ALSC et d'autres établissements (universités, laboratoires et fondations étrangères). Ces accords visent à conjuguer les efforts et partager les expériences en matière de lutte contre le cancer. Enfin, toujours dans le domaine de la coopération, plusieurs projets ont été évoqués, tels que la création d'un Fonds régional pour la lutte contre le cancer et d'une Ecole africaine d'oncologie ou encore la mise en place d'un Comité interrégional des programmes de prévention et de lutte contre le cancer dans la région.