Trois représentations du Lac des Cygnes sont prévues, à partir du 12 janvier, au Théâtre Mohammed V de Rabat. Une belle réalisation du ballet national russe et de l'Orchestre philharmonique royal. Le ballet Le lac des cygnes sera présenté les 12, 13 et 14 janvier au théâtre national Mohammed V de Rabat. Trois représentations exceptionnelles par la troupe du ballet classique de Moscou au rythme d'une musique jouée par l'orchestre philharmonique royal. C'est un ballet féérique, en quatre actes, sur une musique de Tchaïkovski et un livret de Vladimir Begichev, inspiré d'une légende allemande. Pour Le lac des Cygnes, à la différence du mode de travail qui caractérisera plus tard La Belle au bois dormant et Casse-Noisette, le compositeur ne collabore pas directement avec le chorégraphe pressenti, Julius Reisinger. Ce dernier, maître de ballet traditionaliste, se trouve dépassé par les ambitions « symphoniques » de la musique de Tchaïkovski. Il triture la partition, coupant ici, arrangeant là, si bien que lors de la création, le 4 mars 1877 au théâtre impérial Bolchoï, l'œuvre, sous la direction de Semen Riabov et chorégraphiée par Julius Reisinger, sans être un échec cuisant comme certains historiens du ballet l'ont prétendu, est une « déconvenue humiliante », selon Tchaïkovski. Au cours des cinq années suivantes, elle est montée deux fois et connaît plus de quarante représentations, chiffre exceptionnel pour l'époque. Tchaïkovski ne vivra pas assez longtemps pour voir la version qu'il a composée dansée sur toutes les scènes du monde sous des formes et des titres divers : Lebedinoje osero bien sûr, mais aussi Swan Lake, Le lac des cygnes, Schwanensee, Lago dei cigni, etc. C'est très exactement le 12 mars 1894 que le ballet connaît le succès mais d'une façon modeste : seul le deuxième acte est représenté au théâtre impérial Mariinski à la mémoire du compositeur décédé le 6 novembre 1893. Cette version du Lac des cygnes a été montée pour la première fois en Europe occidentale par l'Opéra de Paris en 1950. De nombreuses adaptations Elle a été reprise par plusieurs compagnies dont, récemment, le 14 avril 2004, le théâtre de la Scala avec Svetlana Zakharova dans le rôle d'Odette/Odile et Roberto Bolle dans celui de Siegfried. Le mythe du cygne, avec ses prémices antiques où Jupiter, sous les traits d'un cygne, comble Léda, l'épouse du roi de Sparte, offre de nombreuses possibilités d'adaptation. On y voit apparaître le caractère androgyne de l'animal qui a conduit, dans les mises en scène de Matthew Bourne (Swan Lake, Londres 1995) et Stephan Thoss (Swischen Mitternacht und Morgen, Hanovre 2004), à confier la figure des cygnes à un corps de ballet masculin.