Abdelaziz Enasri, directeur général de Delta Consulting International. Abdelaziz Enasri possède une expérience internationale de plus de 15 ans dans le domaine de la structuration, la modélisation financière et le risk-management dans des banques et entreprises internationales. Il est reconnu comme le pionnier en matière d'introduction de ses pratiques dans un contexte réglementaire en ouverture. Docteur es-sciences en économétrie, titulaire d'un Executive MBA de la Fox School of Business et d'un Master en Ingénierie Juridique et Financier de l'IAE de rennes, il dispose d'une expertise reconnue en matière de couverture des dettes à long terme et de la structuration de produit en devises peu liquides. Il est également professeur associé dans plusieurs universités françaises. Actuellement, il est directeur général Délégué du Groupe DCI et CIF Dirigeant (Dirigeant de Conseils en Investissement financiers reconnu par l'AMF). Son entreprise Delta Consulting International, France est une société de conseil en Investissements financiers, consulting financier et business consulting. Elle opère sur la France et sur la région MENA, sur des missions liées aux marchés financiers, la gestion des risques et la gouvernance financière, à travers laquelle, elle a des références significatives. Abdelaziz Enasri possède une expérience internationale de plus de 15 ans dans le domaine de la structuration, la modélisation financière et le risk-management dans des banques et entreprises internationales. Il est reconnu comme le pionnier en matière d'introduction de ses pratiques dans un contexte réglementaire en ouverture. Docteur es-sciences en économétrie, titulaire d'un Executive MBA de la Fox School of Business et d'un Master en Ingénierie Juridique et Financier de l'IAE de rennes, il dispose d'une expertise reconnue en matière de couverture des dettes à long terme et de la structuration de produit en devises peu liquides. Il est également professeur associé dans plusieurs universités françaises. Actuellement, il est directeur général Délégué du Groupe DCI et CIF Dirigeant (Dirigeant de Conseils en Investissement financiers reconnu par l'AMF). Son entreprise Delta Consulting International, France est une société de conseil en Investissements financiers, consulting financier et business consulting. Elle opère sur la France et sur la région MENA, sur des missions liées aux marchés financiers, la gestion des risques et la gouvernance financière, à travers laquelle, elle a des références significatives. A l'heure où la crise sévit l'Europe, et que les obligations souveraines ont perdu tout intérêt, quels sont selon vous aujourd'hui les instruments financiers qui offrent le plus de potentiels ? D'abord, lorsqu'on se base sur la théorie financière, celle-ci est basée sur le concept suivant: les actifs non risqués sont les obligations d'état. Mais quand on regarde ce qui se passe dans la zone euro et même les difficultés budgétaires aux Etats-unis, aujourd'hui acheter une obligation souveraine comme celle de l'Italie représente un risque. Ceci ne représente pas peut être un risque de contrepartie. Cela veut dire que quelles que soient les conditions, le capital sera rebroussé. Elle représente toutefois un risque de taux d'intérêt qui est très élevé parce que les taux en zone euro sont très dispersés autour de la courbe de taux allemande. Cela représente un risque très élevé. Le premier principe qui faisait des obligations d'états des actifs sans risque n'est plus valable aujourd'hui alors que toute la théorie financière et les modèles d'évaluation basés sur l'actualisation des cash-flow se basent dessus. Cette théorie considère que la rémunération d'un actif risqué tel qu'une action est constituée de la rémunération d'un actif sans risque en plus d'une prime de risque. Aujourd'hui, cet actif qui était à la base un actif sans risque est devenu risqué. Maintenant, il s'agit de déterminer les actifs dans lesquels il serait le plus intéressant d'investir. Je pense que les actions présentent un bon profil de rendement tout simplement parce que les investisseurs ont compris aujourd'hui que la gouvernance financière des entreprises multinationales est plus rigoureuse que la gouvernance des états. Ces états ont péché par des dépenses très élevées et qui dépassent de loin leurs moyens. Ce n'est pas le cas pour les entreprises. Donc, les actions, présenteraient le meilleur investissement en 2012. Les obligations d'états le seront moins tant que les problèmes de la dette souveraine en Europe n'ont été réglés. Si on restait sur les obligations d'états, quelles sont aujourd'hui celles qui restent intéressantes ? Les obligations Investment grades comme celles du Maroc continuent d'être attractives. Celles de l'Afrique du sud et certains pays du golfe (l'Arabie saoudite, le Qatar, etc.) restent intéressantes. Enfin, les obligations des pays scandinaves sont à regarder de très près. Et les obligations allemandes ? Elles peuvent perdre de leur intérêt car il y a un risque sur l'Allemagne. Il faut savoir que c'est le pays qui vend le plus en Europe. Si la crise et la récession économique se confirment, l'Allemagne sera sans aucun doute touchée. D'ailleurs, le fait que Standard & Poor's la mette sous surveillance appuie ce risque. Ceci dit, il existe des pays qui sont touchés par la crise et qui représentent un potentiel de rendement très intéressant. Prêter par exemple aux Etats unis, au Japon ou encore à la France ne représente pas aujourd'hui un risque réel. Il y a également aujourd'hui une tendance qui fait que les pays émergents (les pays du BRIC) peuvent présenter un profil de rendement/risque très intéressant, mais ils peuvent très rapidement être rattrapés par la crise. Aujourd'hui, il faut donc aller sur des actifs qui soient décorrélés du marché obligataire : certaines actions autres que les bancaires, les matières premières. Pour ces dernières, il y a eu des prises de bénéfices en cette fin d'année et les prix ont de facto baissé ce qui laisse une bonne fenêtre d'entrée. Certaines devises comme le franc suisse ou les devises des pays du BRIC peuvent être intéressantes parce que les différentiels de taux entre celles-ci et les taux euro ou dollar sont très importants et leur offrent une valorisation très attirante. Enasri :« Il n'existe pas réellement de places financières intermédiaires qui servent de pont entre le producteur africain et l'acheteur de l'actif. C'est un rôle que pourra peut-être jouer Casa Finance City ». Que pensez-vous du yen comme support d'investissement? Que pensez-vous du yen comme support d'investissement? Le yen reste pour moi une valeur spéculative. Ceux qui se positionnent sur le yen, prennent une position spéculative qui peut leur rapporter un bon gain sur le court terme. Mais, sur le long terme, la rentabilité risque d'être incertaine. Il est vrai qu'il y'a trois ou quatre années, le yen était un bon support d'investissement, par contre aujourd'hui je pense qu'il a puisé ses potentialités. Les investissements en actions sont à privilégier à quel horizon? Les actions sont un investissement à long terme. Prenez uniquement les dividendes qui seront distribuées en 2012 et qui seront largement supérieures au rendements offerts par les obligations d'états. A côté de cela, le risque sur les actions est largement moindre aujourd'hui que sur ces mêmes obligations. Il ya une dynamique de changement à laquelle les gens de font pas attention. La finance dans son ensemble est en train de se transformer de la théorie à la pratique. Pour moi, les entreprises présentent aujourd'hui un très bon potentiel. Celles-ci ont justement amélioré leur gouvernance financière et leur capacité à gérer du cash-flow. Elles se sont réorientées vers l'investissement productif, vers le réinvestissement et la recherche d'opportunités. D'autant plus que la conjoncture financière internationale actuelle ne concerne pas les instruments financiers dérivés mais des obligations d'états qui n'ont pas su gérer leurs dépenses. Alors qu'une entreprise en période de conjoncture, sait comment gérer ses dépenses et c'est justement la gouvernance qui la pousse à agir de la manière. De facto, je pense que l'émergence des matières premières conçues pour l'investissement, l'émergence de nouveaux investisseurs qu'on ne connaissait pas il ya quelques années notamment des investisseurs de très bonne qualité issus de pays émergents et des fonds souverains et les problèmes des dettes souveraines européennes sont autant d'éléments qui sont entrain de changer la pratique de la finance. Donc si nous orientons, aujourd'hui, nos clients vers les actions, c'est que nous avons des arguments solides. Mis à part l'or qui représente une valeur refuge par excellence quelles autres matières premières constitueraient un fort potentiel de rendement ? Les matières premières agricoles (le blé, le maïs, le café, les engrais..) resteront toujours de très bons supports d'investissement. Pour les matières premières industrielles, (cuir, Aluminium, etc.), leur rendement dépend de la conjoncture économique et de la fluctuation de la demande mondiale. Il y a trois années de cela, la chine et l'inde achetaient en masse sur les marchés internationaux. Aujourd'hui, elles sont toujours acheteuses mais dans une moindre proportion car elles ont constitué d'importants stocks. Vu le ralentissement des investissements et la situation actuelle sur les marchés, il y aura certainement un léger repli de la demande. Aujourd'hui cela peut ne pas être intéressant comme investissement. Par contre, il devrait l'être dans un horizon de deux à trois ans. Les matières premières destinées à l'industrie représentent, sur le long terme un potentiel de rendement grâce justement à leur rareté. C'est la rareté qui fait la cherté.Ne pensez vous pas que le besoin croissant en Afrique pourrait tirer cette demande vers le haut ? Aujourd'hui il y a énormément de projets industriels et en infrastructure qui y sont réalisés… Même s'il existe de projets en infrastructures en Afrique, la demande du continent n'atteindra jamais le niveau de demande qui peut être exprimé par un pays comme la chine ou le japon après le tremblement de terre. Aujourd'hui la demande du japon est sérieuse. Si vous prenez la chine, le japon et l'inde, c'est une bonne partie de la population mondiale. L'Afrique pourra bénéficier du fait qu'elle restera le gisement le plus important en matières premières. Comment pourra-t-on utiliser les revenus générés par ces matières premières pour développer des marchés financiers africains ? C'est la vraie problématique. Aujourd'hui, la plupart des producteurs africains passent par des négociants internationaux, il s'agit des places financières internationales. Il n'existe pas réellement de places financières intermédiaires qui servent de pont entre le producteur africain et l'acheteur de l'actif. C'est un rôle que pourra peut-être jouer Casa Finance City. L'Afrique reste une bonne zone d'investissement au niveau Private Equity ou en actions et offre une rentabilité intéressante. Mais, aujourd'hui, elle reste confrontée à un problème beaucoup plus important que celui du marché marocain : il n'ya pas de profondeur et le nombre d'entreprises cotées reste faible. En terme de réglementation et gouvernance, il y a de l'insuffisance. Il y a une quasi absence d'infrastructurse et de communication. Ceci dit, les entreprises africaines peuvent offrir un bon rendement dans l'avenir. D'ailleurs les investisseurs aujourd'hui privilégient les prises de participation directe dans des sociétés africaines qui justement ne sont pas cotées… C'est pour ça que je parle justement de Private Equity. En effet, le capital investissement a un grand avenir. Mais la continuité des choses devrait être que le Private Equity permette de développer le marché financier. Vous savez, à un moment les investisseurs voudront sortir du capital de ces sociétés. La meilleure sortie reste la bourse. De surcroît, cela permettra de développer l'activité boursière.