La 7e édition du Festival méditerranéen de la culture amazighe Twiza s'est déroulée le week-end dernier à Tanger. Outre les nombreux concerts, une conférence a été organisée avec des délégations amazighes des cinq pays de l'Afrique du Nord. La septième édition du Festival méditerranéen de la culture amazighe Twiza s'est tenue le week-end dernier à Tanger avec au programme de nombreux concerts pour le volet festif de l'événement. En marge de l'édition, une conférence animée par Ilias El Omari, président du festival et accessoirement membre du PAM, a été organisée vendredi en présence des délégations amazighes des cinq pays de l'Afrique du Nord : l'Egypte était représentée par Amani Elouachaji, la Libye par Fathi Khalifa, la Tunisie par Khadija Bensaïdane et l'Algérie par Ferhat Mehenni, président du Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK). Le Maroc, lui, était représenté par Ahmed Aharmouch, avocat et militant de la cause amazighe. Sous le thème «Quelle place pour l'amazigh dans le cadre des bouleversements actuels ?», la rencontre fut l'occasion pour les délégués amazighs de lancer l'« Appel de Tanger ». Un appel qui a pour vocation de corriger un autre appel lancé en 1958 à Tanger où les partis nationalistes maghrébins de l'époque s'étaient accordés à édifier l'Union du Maghreb Arabe. L'autre fait marquant stipulé dans cet « Appel de Tanger» concerne la reconnaissance par les délégations amazighes du Conseil national de transition libyen (CNT). Une reconnaissance lourde de sens puisque les rebelles libyens des villes amazighes de Zentane et Yefren, ont été parmi les premiers à se libérer des forces loyales à Kadhafi, comme aime à le répéter Fathi Khalifa, chef de la délégation amazighe libyenne. Les signataires de «l'Appel de Tanger » ont de même déclaré, communément, leur intention de réaliser l'unification de l'Afrique du Nord sans aucune forme de discrimination. Les signataires de l'appel ont de même déclaré, communément, leur intention de réaliser l'unification de l'Afrique du Nord «sans aucune forme de discrimination se basant sur l'identité, la langue, la culture, ou la religion », tout en insistant sur l'obligation de reconnaître officiellement l'amazigh comme langue, identité et culture de tous les pays de l'Afrique du Nord, en respectant la diversité culturelle en Egypte, « condition préalable à la stabilité et au développement socioéconomique durable». Les signataires considèrent aussi que «l'unification des peuples d'Afrique du Nord ne peut se faire qu'en se basant sur l'édification d'une fédération équitable », et la promotion des notions «de liberté, de démocratie, de respect des droits de l'Homme, qu'ils soient politiques, identitaires, culturels ou socioéconomiques ». Ahmed Ahermouch, Avocat et membre du bureau exécutif du Réseau amazigh pour la citoyenneté. Quelle est la portée de l'Appel de Tanger ? Symboliquement, c'est une sorte de rectification des erreurs commises par les trois grands partis maghrébins en 1958, lorsqu'ils ont exclu l'amazighité de l'espace public. C'est également un message lancé aux gouvernements des pays d'Afrique du Nord pour que les amazighs aient le droit de se manifester. Et enfin, c'est un appel lancé aux partis politiques pour qu'ils intègrent l'amazighité dans leurs programmes électoraux. Puisque vous parlez de partis politiques, maintenez-vous vos déclarations selon lesquelles vous souhaitiez la dissolution du PJD ? Dans le cadre de mes fonctions au sein du Réseau amazigh pour la citoyenneté, nous avons remarqué que le PJD, à travers les sorties de Benkirane, fait des mains et des pieds pour bloquer tout processus de reconnaissance de la langue et de la culture amazighes. C'est pour cela que nous pensons que la société civile a le devoir de «nettoyer» le tissu partisan marocain. N'estimez-vous pas que les islamistes ont aussi le droit d'exprimer librement leurs opinions ? Nous avons des amis au sein de ce parti. Mais, malheureusement, ils sont minoritaires et leurs voix ont du mal à se faire entendre. Je voudrais ajouter que du moment que la nouvelle Constitution stipule qu'aucun parti marocain ne peut être créé sur des bases religieuses, nous estimons que nous avons le droit de lancer des initiatives pour réorienter la pensée et l'idéologie de certains partis. bonsoir à tous les Amazighs du monde entier … je souhaite une très bonne réussite à cette action…/.