Les agences de notation financière Moody's, Fitch Ratings ou encore Standard & Poor's font beaucoup parler d'elles ces derniers mois. Objectif clairement affiché : se racheter auprès des marchés financiers. La semaine dernière, Moody's avait prévenu qu'elle abaisserait la note AAA des Etats-Unis s'ils venaient à faire défaut sur leur dette. Après la mise sous surveillance de la dette américaine par Moody's, Standard and Poor's a prévenu à son tour, jeudi, qu'elle abaisserait la note souveraine américaine faute d'accord sur le relèvement du plafond de la dette. De son côté, la zone euro a été, depuis le début de la crise des dettes souveraines, dans le collimateur des agences de notation. Ces dernières ont redoublé d'efforts pour dégrader les notes souveraines des pays périphériques de la zone euro. La création d'une agence de notation européenne, susceptible de réduire l'influence de Standard & Poor's, Moody's et Fitch, coûterait environ 300 millions d'euros. Objectif clairement affiché se racheter auprès des marchés financiers. En effet, ces thermomètres des marchés financiers ont longtemps été pointés du doigt pour ne pas avoir vu venir les nombreuses crises passées ou simplement pour avoir minimisé leurs effets. Rappelons qu'il y a trois ans, on leur reprochait d'avoir accordé leur triple A à des produits financiers complexes qui ne méritaient pas un telle note, comme la suite des événements l'a démontré. Les dégradations ininterrompues de ces derniers mois ont attiré une nouvelle fois l'attention sur les agences de notation. Aujourd'hui, on leur fait d'autres reproches. D'abord, on les a accusées de ne rien avoir vu venir car elles n'auraient commencé à baisser leurs notes qu'une fois la situation des Etats concernés dégradée. Maintenant, on les accuse d'aggraver la situation de ces Etats par des baisses de note « inconsidérées ». En effet, avec la multiplication des difficultés budgétaires en Europe, chaque dégradation d'une note d'une dette souveraine provoque l'augmentation des taux d'intérêt et ne fait au final qu'alourdir la charge de la dette de ces pays. Rappelons-le. Sur les marchés financiers, ce qui est risqué rapporte. En d'autres termes, plus la note d'un pays est bonne, moins il paiera cher ses emprunts. A contrario, si la note d'un pays est moins bonne, le marché exigera une prime de risque supplémentaire pour acheter sa dette. Il devra donc payer des intérêts plus élevés. Aujourd'hui, par exemple, le rendement des obligations allemandes sur 10 ans reste sous le seuil des 3 %. A l'inverse, celui des obligations grecques sur la même échéance est de 20 %. Cette tendance risque ainsi d'accroître la volatilité sur les marchés. Mais les agences de notation sont résolument décidées à aller dans ce sens. La solution serait d'encourager la naissance de nouvelles agences. C'est une idée qui revient régulièrement en Europe. En effet, selon le mensuel allemand Capital, la création d'une agence de notation européenne, susceptible de réduire l'influence de Standard & Poor's, Moody's et Fitch, coûterait environ 300 millions d'euros. Le magazine cite des propos de Markus Krall, membre du cabinet de conseil Roland Berger, qui mène campagne auprès des gouvernements et entreprises de l'Union pour récolter les soutiens nécessaires au lancement d'une nouvelle agence de notation de crédit. Il reste tout simplement à savoir si de telles agences seraient en mesure d'acquérir rapidement une certaine crédibilité.