Une étude réalisée par le HCP en 2010 souligne la baisse de natalité au Maroc. Les Marocaines donnent naissance à deux enfants contrairement aux années 80 où on comptait cinq enfants par famille. Les couples marocains font aujourd'hui moins d'enfants qu'auparavant. Ils se contentent de deux enfants contrairement à ceux des années 80 qui comptaient au moins cinq enfants par famille. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée en 2010 par le HCP ( Haut commissariat au Plan) et rendue publique lundi 11 juillet à l'occasion de la Journée mondiale de la population. «En 1982, une Marocaine mettait au monde durant sa vie de procréation 5,2 enfants alors qu'en 2010 elle ne donnait naissance qu'à 2,19, soit une réduction de trois enfants contre deux seulement entre 1962 et 1982», souligne le HCP dans son enquête démographique, qui a concerné 105 000 ménages. Résultats : le taux d'accroissement démographique annuel moyen a baissé à 1,05 % en 2010 après avoir été de 1,62 % entre 1982 et 2010. Deux causes sont avancées par le HCP pour expliquer cette baisse de fécondité à savoir le recul de l'âge au premier mariage et la généralisation progressive de la pratique contraceptive. En 1960, les Marocaines se mariaient pour la première fois à l'âge de 17,5 ans. Aujourd'hui, elles convolent en justes noces à 26,6 ans. Concernant l'utilisation de la contraception, elle est très répandue actuellement. 63 % des femmes l'utilisaient en 2003 contre seulement 8% en 1962. Par ailleurs, l'enquête révèle que la baisse du taux d'accroissement démographique est également due à la baisse de la mortalité. L'espérance de vie à la naissance, évaluée à 74,8 ans en 2010, a connu des gains continus, puisqu'un Marocain né aujourd'hui peut espérer vivre 14,8 ans de plus que celui né en 1982 et 27,8 ans de plus que celui né en 1962. Ces changements démographiques que connaît la société marocaine sont «révélateurs des mutations profondes qui s'opèrent dans les systèmes de valeurs et dans les comportements sociétaux dans un contexte d'un fort brassage de la population sous l'effet de la migration», souligne le HCP dans son rapport. Les experts du HCP poussent l'analyse un peu plus loin : « La fécondité de plus en plus contrôlée exprime des choix individuels ou des choix de couple, qui sont en rupture avec les valeurs d'une société traditionnelle et constituent un indicateur de l'émergence de l'individualisme dans la société avec ses implications économiques et sociétales, voire politiques». L'enquête révèle également un nouvel élément : la baisse du ratio entre les tranches d'âges «dépendantes», les moins de 15 ans et les plus de 60 ans, d'une part, et la tranche en âge d'activité, les 15-59 ans, d'autre part. Ce ratio est passé de 94,2 % en 1982 à 55,8 % en 2010 et atteindrait sa valeur minimale vers 2017 (54,1 %) avant de reprendre, sous l'effet du vieillissement, une tendance haussière (56,7 % en 2030). «Cette aubaine démographique, précise le HCP, n'est ni permanente ni acquise, elle constitue une opportunité dont on ne peut tirer profit sans une réelle valorisation de ce formidable potentiel humain à travers l'amélioration du système d'enseignement et de formation et l'investissement dans les secteurs à forte création d'emplois et de richesse». C'est en 1989 que le 11 juillet a été proclamée par le Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour le développement «Journée mondiale de la population». L'objectif étant d'attirer l'attention des gouvernements sur l'importance des questions de population dans le développement. Le taux de croissance, la pyramide des âges, la fertilité et la mortalité, les migrations, influencent tous les aspects du développement humain, économique et social. Depuis son institution, la Journée mondiale est devenue une journée clé pour les gouvernements pour pouvoir recueillir et analyser les tendances démographiques, afin de pouvoir mettre en œuvre des politiques qui répondent aux besoins des populations.